La Mauritanie demeure en suspens quant aux résultats des élections, qui sont encore attendus de la part de la Ceni.
Les élections en Mauritanie, qui se sont déroulées le samedi 13 mai, ont attiré l'attention de 1,8 million d'électeurs appelés à choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux. Tous les regards sont maintenant tournés vers la Commission électorale indépendante (Ceni), chargée de l'annonce des résultats progressivement depuis le dimanche 14 mai. Ce triple scrutin revêt une grande importance pour le parti au pouvoir, El Insaf, dirigé par le président Mohamed Ould Cheikh el-Ghazouani, qui est soumis au jugement des urnes pour la première fois depuis son élection en 2019. Le principal rival d'El Insaf est le parti islamiste Tawassoul, qui souhaite confirmer son statut de principale force d'opposition. Le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, arrivé deuxième lors de l'élection présidentielle, a rejoint le parti Sawab, qui espère bénéficier de sa popularité.
Après avoir constaté de multiples dysfonctionnements lors du scrutin de samedi, dénoncés par de nombreux partis, y compris le parti au pouvoir, la Ceni est consciente de l'attente suscitée par l'annonce des résultats. Depuis hier matin, les membres de la commission se succèdent à la télévision pour dévoiler en direct les scores par circonscription, appelées moughataa en Mauritanie. Son porte-parole, Mohamed Taghioullah Led’hem, intervient régulièrement pour informer de l'avancement du dépouillement à travers tout le pays, tout en redirigeant les citoyens vers le site myceni.com, qui compile les résultats en temps réel. Cette transparence est essentielle, affirme le porte-parole, qui a publié un communiqué rappelant l'importance d'attendre la fin du dépouillement conformément à la loi. Malgré cela, certains candidats ont revendiqué leur victoire dans certaines municipalités, provoquant parfois des manifestations de joie dans les rues en soirée. La Ceni souhaite ainsi démontrer son engagement à mener à bien sa mission, d'autant plus que les responsables politiques, y compris le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, ont tous salué le déroulement paisible du scrutin.