Le 14 mai prochain, des élections cruciales se déroulent en Turquie, avec la possibilité pour le président Erdogan de perdre le pouvoir pour la première fois en vingt ans.
Des élections très attendues se dérouleront en Turquie le dimanche 14 mai, avec une menace sans précédent pesant sur le président Erdogan, qui risque de perdre le pouvoir pour la première fois en vingt ans. Les Turcs résidant à l'étranger ont déjà terminé leur vote, notamment en Allemagne, qui abrite la plus grande communauté avec 1,5 million d'électeurs, historiquement en faveur d'Erdogan. Cette fois-ci, la participation est plus élevée, laissant planer le suspense sur les résultats. Les déclarations de deux députés allemands d'origine turque, recueillies par notre correspondant à Berlin, mettent en évidence la popularité d'Erdogan en Allemagne, attribuée en partie au sentiment de non-implication des Turcs dans les conséquences de sa politique, à leur origine anatolienne, qui constitue un soutien naturel pour le président turc, ainsi qu'à l'exploitation du complexe d'infériorité ressenti par les Turcs d'Allemagne. D'autre part, l'opposition semble avoir une présence plus marquée cette fois-ci, et l'augmentation attendue de la participation pourrait profiter à ses partisans.
Les deux députés espèrent une victoire de l'opposition en Turquie, et dans cette éventualité, ils estiment que l'Allemagne devra soutenir les nouveaux dirigeants en supprimant les visas pour les Turcs, en accélérant une union douanière avec l'Union européenne, ou en réalisant des investissements allemands sur place. La hausse prévue de la participation parmi les Turcs d'Allemagne, estimée à environ 20% par le député social-démocrate Macit Karaahmetoglu, indique une mobilisation accrue, avec une opposition plus visible. Malgré les efforts d'Erdogan, notamment en utilisant les médias turcs émettant en Allemagne pour un meeting électoral en direct à la télévision, l'opposition semble avoir gagné en popularité parmi les électeurs turcs d'Allemagne. L'issue de ces élections est donc incertaine, mais pourrait avoir des répercussions sur les relations entre l'Allemagne et la Turquie, en fonction du résultat et des mesures prises par les nouveaux dirigeants turcs.