Une décennie de quotas raciaux dans l'enseignement supérieur brésilien transforme les opportunités pour les étudiants noirs.
L'implémentation des quotas raciaux au sein des universités fédérales brésiliennes sous le gouvernement de Dilma Rousseff en 2012 a engendré une transformation profonde dans la composition des étudiants. Ce mécanisme visant à inclure des groupes traditionnellement écartés des études supérieures s'est rapidement propagé dans un grand nombre d'établissements, tant publics que privés. En une décennie seulement, le nombre d'étudiants noirs a explosé de manière spectaculaire, enregistrant une augmentation remarquable de 400%.
Le 8 février 2003 résonne dans l'esprit de Layla Vitorio Peçanha comme une renaissance. À l'adolescence, remplie d'anxiété, elle se dirige vers le campus de l'université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ), réputée comme l'une des meilleures du pays. La liste des admis au concours d'entrée difficile est affichée sur un mur. À la recherche de son nom, Layla le trouve finalement, libère un cri de joie retentissant, puis s'effondre en larmes dans les bras d'une amie.
Layla Vitorio Peçanha, âgée de 36 ans aujourd'hui, se souvient de ce moment comme d'un événement historique et puissant. Après avoir obtenu une licence en sciences sociales, elle poursuit actuellement un master en santé publique. Issu d'un milieu modeste à Rio, avec un père électricien et une mère femme de ménage, Layla incarne cette nouvelle vague d'étudiants noirs qui saisissent les opportunités universitaires. Pour elle, l'accès à l'université est un privilège extraordinaire et un symbole de progrès inestimable.