La Conférence Episcopale de Madagascar déclare que personne ne peut prétendre faussement être un candidat de l'Église catholique.
À moins de six mois de l'élection présidentielle, les évêques de Madagascar ont exprimé leur volonté de laisser aux électeurs catholiques la liberté de choisir leur candidat. Cependant, ils ont défini les caractéristiques du candidat idéal. Bien que les candidatures officielles ne soient pas encore annoncées malgré les intentions à peine voilées des prétendants à la plus haute fonction du pays, les évêques de Madagascar ont voulu clarifier la position de l'Église catholique. "Personne ne peut prétendre être le candidat de l'Église catholique", a souligné la Conférence Episcopale de Madagascar lors de son message pour la fête de l'Ascension. Cette déclaration risque de bouleverser le paysage politique et de laisser l'électorat catholique sans orientation, même si des candidats potentiels tels que le président Andry Rajoelina, Siteny Randrianasoloniaiko ou encore Roland Ratsiraka ont toujours affirmé leur proximité avec l'Église.
Conflits Les évêques recentrent le débat et annulent subtilement les tentatives de séduction entreprises par ceux qui espèrent gagner facilement le soutien des électeurs catholiques. Sur le terrain politique, tous les moyens sont permis, en utilisant tant la religion que la conjoncture socio-économique pour obtenir l'adhésion de la population. Une pratique que les évêques rejettent. "Certains politiciens et candidats profitent même des mouvements sociaux et religieux pour gagner le cœur des électeurs potentiels. De telles actions peuvent engendrer des conflits et des divisions", précise le message.
Profil type Bien que l'Église catholique ne souhaite pas soutenir ouvertement un candidat, elle est à la recherche de l'oiseau rare, du candidat idéal. À cette fin, des critères ont même été établis. "Madagascar a besoin d'une personne juste, sage et patriote, c'est-à-dire quelqu'un qui respecte scrupuleusement la légalité, qui veille au respect des lois et qui n'a pas de préférence pour une personne en particulier", poursuit le message de la Conférence Episcopale de Madagascar. Certains types de candidatures ont été clairement rejetés. "Il faut un candidat qui ait sa propre personnalité, qui ne soit pas prisonnier de la politique de son parti ni des intérêts de ses proches et de sa région d'origine", ont ajouté les évêques, soulignant que "beaucoup attendent de cette élection le choix d'un candidat qui sache écouter et qui soit prêt, avec un projet clair, à relever les nombreux défis pour sortir les Malgaches de la profonde pauvreté dans laquelle ils vivent actuellement, sans chercher à attribuer la responsabilité de cette situation aux dirigeants précédents".