Mercredi 22 mai, Téhéran a été le théâtre d’un immense rassemblement pour les funérailles du président iranien Ebrahim Raïssi, décédé dimanche dans un accident d’hélicoptère. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dans le centre de la capitale pour rendre un dernier hommage à cet ultraconservateur influent, alors que le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, dirigeait la prière funéraire.
Les habitants de Téhéran ont été appelés à se joindre aux funérailles par des messages envoyés sur leurs téléphones, qualifiant Ebrahim Raïssi de « martyr ». Les autorités ont déclaré mercredi jour férié et ont décrété un deuil national de cinq jours. La cérémonie s’est déroulée à l’université de Téhéran, avec une affluence massive débordant sur la place Enghelab, où les cortèges se sont dirigés après la prière.
Un cortège funèbre à travers l’Iran
Les funérailles de Raïssi, organisées selon la tradition des grands rassemblements de la République islamique, ont commencé mardi à Tabriz, la ville proche du site de l’accident. Les cercueils des huit victimes, recouverts du drapeau iranien, ont ensuite été transportés à Qom, ville sainte du sud de Téhéran, où une immense foule a également rendu hommage au défunt président. La procession se terminera jeudi à Machhad, ville natale de Raïssi, où il sera inhumé.
Présence internationale et absence de chefs d'État
Plusieurs pays étrangers, dont la Russie, la Turquie et l’Irak, ont envoyé des représentants pour assister aux funérailles. Notamment, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, étaient présents. Cependant, aucun chef d’État étranger n’a fait le déplacement, signe des relations diplomatiques complexes autour de la République islamique d’Iran.
Un héritage controversé
Durant sa présidence, Ebrahim Raïssi a été confronté à plusieurs défis majeurs. Il a fait face à un mouvement de contestation populaire en 2022, à une crise économique exacerbée par les sanctions américaines, et à une intensification des tensions avec Israël. Malgré ces défis, Raïssi restait considéré comme un possible successeur de l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans, et sa mort crée une incertitude politique en Iran.
Un successeur intérimaire en place
Mohammad Mokhber, âgé de 68 ans, a été nommé président par intérim. Sa principale tâche est désormais de préparer l’élection présidentielle prévue pour le 28 juin. Le processus de remplacement de Raïssi sera scruté de près, tant au niveau national qu'international, en raison des implications politiques et géopolitiques.
Un climat de tensions internes et externes
Les funérailles d'Ebrahim Raïssi rappellent celles du général Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine en Irak en 2020. Ces événements, marqués par des rassemblements massifs et des démonstrations de deuil public, soulignent les tensions et les divisions qui continuent de secouer l'Iran, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ses frontières.
Un moment de deuil et d’incertitude
Les funérailles d’Ebrahim Raïssi marquent un moment de deuil national et d’incertitude politique en Iran. Alors que le pays se prépare à de nouvelles élections, les défis économiques, sociaux et géopolitiques restent omniprésents. La mort de Raïssi pourrait ainsi marquer un tournant dans l'histoire contemporaine de la République islamique, alors que ses dirigeants cherchent à naviguer dans un environnement de plus en plus complexe et hostile.