Absence remarquée de Rindra Hasimbelo à la passation de pouvoir au Ministère de l’Économie et des Finances
- TAHINISOA Ursulà Marcelle
- il y a 3 heures
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L’absence de l’ancienne ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo, lors de la cérémonie de passation de pouvoir tenue le 30 octobre 2025 à Antananarivo, n’a pas manqué de susciter de nombreuses réactions dans les milieux politiques et administratifs. C’est le Secrétaire général du ministère, Andry Ramanampanoharana, qui a assuré la signature du document officiel avec le nouveau ministre, le Dr Herinjatovo Ramiarison. Selon les informations disponibles, l’ancienne responsable aurait quitté le territoire malgache pour rejoindre les États-Unis, où elle aurait d’ores et déjà entamé de nouvelles fonctions. Ce départ, non accompagné d’une cérémonie traditionnelle de transmission, interroge sur les usages institutionnels et les conditions dans lesquelles s’est opérée cette transition.

Une passation inhabituelle au sein d’un ministère clé
Au sein de l’appareil d’État malgache, les passations de pouvoir constituent un moment symbolique fort. Elles marquent la continuité de l’action publique et incarnent le respect du fonctionnement institutionnel. Habituellement, la ministre sortante et son successeur se retrouvent pour un échange officiel en présence des cadres du ministère, des partenaires techniques et financiers, ainsi que de la presse nationale. Ce rituel protocolaire vise à témoigner d’une transmission apaisée et transparente des responsabilités.
Or, cette fois-ci, l’absence de Rindra Hasimbelo a conféré à la cérémonie un caractère inhabituel. La signature du document de passation, effectuée par le Secrétaire général Andry Ramanampanoharana, a été perçue comme une solution de continuité administrative plutôt que comme une véritable passation politique. En agissant au nom de l’ancienne ministre, le Secrétaire général a respecté la procédure légale, mais la dimension protocolaire, humaine et symbolique de l’événement s’en est trouvée considérablement atténuée.
Le nouveau ministre, le Dr Herinjatovo Ramiarison, a ainsi pris officiellement ses fonctions dans un contexte où son prédécesseur était déjà à l’étranger. Cette situation, bien que conforme aux règles administratives, rompt avec la tradition observée jusqu’ici dans les ministères stratégiques du gouvernement. Dans un pays où les transitions au sein de l’exécutif sont souvent scrutées par l’opinion publique, un tel manquement à la cérémonie de passation n’est pas anodin.
Le rôle du Secrétaire général : continuité et gestion de l’intérim
Dans le dispositif administratif malgache, le Secrétaire général occupe une place charnière. Il assure la gestion courante du ministère et veille à la bonne exécution des décisions, indépendamment des changements de titulaires politiques. Dans cette affaire, Andry Ramanampanoharana a endossé ce rôle avec pragmatisme. En l’absence de la ministre sortante, c’est à lui qu’il revenait de garantir la continuité de l’État et de veiller à la conformité du processus de transmission des dossiers.
En signant le document de passation, il a permis d’éviter toute vacance administrative et de maintenir la légitimité du processus. Selon plusieurs observateurs, cette initiative illustre la solidité de la structure administrative du ministère de l’Économie et des Finances, un pilier essentiel de la gouvernance économique nationale. Le ministère gère des dossiers cruciaux tels que le budget de l’État, la politique monétaire, les négociations financières internationales et les réformes structurelles engagées avec les bailleurs de fonds.
Le Secrétaire général a donc joué un rôle décisif dans une transition sensible. Son intervention témoigne également du professionnalisme de l’administration, capable d’assurer la stabilité en dépit des absences de nature politique. Néanmoins, certains soulignent que cette passation atypique révèle aussi la fragilité du lien entre la sphère politique et l’appareil administratif, notamment lorsque les départs sont précipités ou insuffisamment coordonnés.
Le départ de Rindra Hasimbelo : un nouveau tournant professionnel
Les informations disponibles indiquent que Rindra Hasimbelo ne se trouve plus à Madagascar. Elle aurait quitté le pays pour les États-Unis, où elle aurait pris de nouvelles fonctions. Ce départ à l’étranger semble marquer une étape importante dans sa carrière. Même si les détails de ses nouvelles attributions n’ont pas été rendus publics, il est courant que d’anciens responsables gouvernementaux poursuivent leur engagement au sein d’organisations internationales ou d’institutions financières.
Son départ rapide, avant même la passation officielle, interpelle néanmoins sur le calendrier de cette transition. Dans la plupart des cas, un ministre en fin de mandat demeure sur le territoire jusqu’à la transmission effective de ses dossiers. Ce temps permet non seulement de présenter un bilan de gestion, mais aussi d’assurer un relais d’information à son successeur. L’absence de cette étape laisse place à des interrogations sur la nature du départ de l’ancienne ministre et sur les circonstances exactes qui l’ont conduit à quitter Madagascar si promptement.
Pour plusieurs analystes, cette situation reflète les réalités d’un environnement politique en constante mutation. La nomination d’un nouveau ministre dans un portefeuille aussi stratégique que celui de l’Économie et des Finances traduit souvent une volonté de redéfinir les priorités économiques. L’absence de Rindra Hasimbelo pourrait ainsi être interprétée comme le signe d’un changement de cap au sein du gouvernement ou d’une réorganisation interne visant à impulser une nouvelle dynamique.
L’arrivée du Dr Herinjatovo Ramiarison : attentes et défis
Le nouveau ministre de l’Économie et des Finances, le Dr Herinjatovo Ramiarison, hérite d’un portefeuille d’une importance majeure dans la conduite des politiques publiques. Économiste de formation, il est désormais chargé de piloter la stratégie économique nationale dans un contexte de défis multiples : inflation persistante, pressions budgétaires, attentes sociales élevées et dépendance accrue vis-à-vis des partenaires internationaux.
Son entrée en fonction, bien que marquée par une passation atypique, représente le début d’une phase cruciale pour le gouvernement. Il devra s’appuyer sur une administration expérimentée, renforcer la coordination entre les différents départements et poursuivre les réformes financières amorcées par son prédécesseur. Parmi les priorités immédiates figurent la consolidation budgétaire, la mobilisation des ressources fiscales et l’amélioration de la transparence dans la gestion publique.
Le Dr Ramiarison devra également composer avec un environnement international incertain. Les négociations avec les institutions financières, les bailleurs de fonds et les partenaires économiques demeurent essentielles pour garantir la stabilité macroéconomique du pays. Dans ce cadre, l’absence de la ministre sortante lors de la passation pourrait compliquer la reprise des dossiers en cours, notamment ceux relatifs aux engagements internationaux de Madagascar. Le nouveau ministre devra rapidement s’approprier ces enjeux afin de maintenir la confiance des partenaires extérieurs et des acteurs économiques locaux.
Une transition symbolique pour l’image de l’administration publique
Au-delà du simple transfert de responsabilités, une passation de pouvoir revêt une dimension symbolique forte. Elle incarne la continuité de l’État et la maturité institutionnelle d’un pays. L’absence d’une ministre à ce moment précis peut être perçue comme un signal politique et administratif. Pour certains observateurs, cet épisode illustre un déficit de communication au sein de l’exécutif, voire une certaine précipitation dans la gestion des transitions ministérielles.
Dans un contexte où la stabilité et la transparence institutionnelles sont des enjeux majeurs, de tels manquements peuvent nourrir des interrogations. L’opinion publique accorde une grande importance à la rigueur des procédures et à la visibilité des responsables publics. Une cérémonie de passation permet d’expliquer les priorités, de rappeler les résultats obtenus et de souligner la continuité des politiques publiques. Son absence prive le public et les acteurs économiques d’un moment d’éclairage essentiel sur la direction que prendra le ministère sous sa nouvelle direction.
Toutefois, il convient de noter que le respect formel des procédures a bien été assuré. Le document de passation a été signé, garantissant la légitimité administrative du processus. En d’autres termes, si la forme a pu surprendre, le fond reste conforme à la loi. Cette distinction entre la dimension symbolique et la dimension administrative illustre la complexité du fonctionnement institutionnel : l’État continue à fonctionner, même lorsque la représentation politique est momentanément absente.
Réactions et perspectives institutionnelles
Les réactions à cette absence n’ont pas tardé à se faire entendre dans les milieux politiques et économiques. Certains y voient une simple coïncidence liée à un calendrier chargé, d’autres une transition mal préparée. Dans les couloirs du ministère, le climat est à la prudence. Les collaborateurs s’efforcent de maintenir la continuité des travaux en cours, tout en s’adaptant aux nouvelles orientations qui seront fixées par le Dr Herinjatovo Ramiarison.
Cette situation pose également la question plus large du fonctionnement des passations dans l’administration publique malgache. Si la législation encadre la transmission des dossiers, la pratique montre que ces cérémonies reposent souvent sur les disponibilités personnelles des responsables sortants. Certains experts appellent ainsi à une meilleure institutionnalisation de ces procédures afin d’éviter les imprévus et de garantir la transparence des transitions.
À l’échelle politique, cette absence pourrait également alimenter des spéculations sur la relation entre le pouvoir exécutif et ses anciens membres. Dans un contexte où la communication gouvernementale est scrutée avec attention, chaque détail prend une dimension symbolique. Toutefois, le ministère de l’Économie et des Finances demeure pleinement opérationnel, et les premières déclarations du nouveau ministre laissent entrevoir une volonté de continuité dans les grandes orientations économiques du pays.
Conclusion : une transition administrative sous le signe de la continuité
L’absence de Rindra Hasimbelo lors de la passation de pouvoir au ministère de l’Économie et des Finances restera comme un épisode singulier dans la vie politique malgache. Si le protocole a été respecté grâce à la signature du Secrétaire général Andry Ramanampanoharana, la cérémonie a perdu de sa dimension symbolique et humaine. Cette situation illustre les défis récurrents des transitions politiques : concilier la rigueur administrative, la communication institutionnelle et le respect des traditions républicaines.
Pour la nouvelle équipe, l’enjeu est désormais de tourner la page et de concentrer les efforts sur la mise en œuvre des réformes économiques prioritaires. Quant à Rindra Hasimbelo, son départ pour les États-Unis ouvre un nouveau chapitre professionnel, tandis que son passage à la tête du ministère laissera une empreinte dans la gestion économique du pays.
En définitive, au-delà des considérations protocolaires, cette passation atypique met en lumière la capacité de l’administration malgache à assurer la continuité de l’État, même en l’absence de ses figures politiques. Dans un monde où les transitions rapides deviennent la norme, cet épisode rappelle que la solidité des institutions repose avant tout sur la force de ses cadres administratifs et sur la résilience du service public.