Après des années de réformes des retraites perçues comme des désavantages, les quatre principaux syndicats de la SNCF sont sur le point de conclure un accord révolutionnaire avec la direction. Cet accord représente une forme de réparation pour les cheminots, leur permettant de partir jusqu'à un an et demi avant la retraite tout en bénéficiant d'une compensation à 75%.
Consciente des tensions persistantes, la direction de la SNCF a décidé de repenser les dernières années de carrière des employés. Une démarche qui n'avait pas été entreprise depuis 2008. L'objectif est de restaurer la confiance et de prévenir de futures grèves, dans un contexte où les réformes des retraites ont été perçues comme des coups portés au contrat moral implicite des cheminots.
Les travailleurs exerçant des métiers pénibles, comme les contrôleurs, bénéficieront de mesures particulièrement généreuses. Leur fin de carrière s'étalera sur trente-six mois, avec une compensation à temps plein pendant dix-huit mois, suivie de 75% pour les dix-huit mois restants.
Pour les autres cheminots occupant un poste pénible, tels que les conducteurs ou les aiguilleurs, la cessation d'activité s'étalera sur vingt-quatre à trente mois, avec une compensation à 100% pendant la moitié du temps, et 75% pour le reste de la période.
Cette réforme représente un soulagement pour de nombreux travailleurs de la SNCF, qui ont vu les réformes des retraites successives comme des attaques à leur statut. Elle permettra également de reconnaître et de valoriser les métiers pénibles au sein de l'entreprise.
En signant cet accord, les syndicats et la direction de la SNCF envoient un message fort : celui de l'importance de prendre en compte les spécificités des métiers et des parcours professionnels dans la gestion des départs à la retraite.