Affaire Mamy Ravatomanga : Trois suspects remis en liberté sous caution, la comparution du principal intéressé est reporté
- TAHINISOA Ursulà Marcelle
- il y a 17 minutes
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Depuis plusieurs jours, l’affaire Mamy Ravatomanga occupe le devant de la scène judiciaire et médiatique, tant à Maurice qu’à Madagascar. L’enquête portant sur des soupçons de blanchiment d’argent impliquant l’homme d’affaires malgache continue de connaître des rebondissements, notamment avec les décisions successives des tribunaux mauriciens concernant les trois personnes également poursuivies dans ce dossier. Toutes ont obtenu une liberté sous caution, moyennant des sommes importantes accompagnées de reconnaissances de dettes imposantes. Alors que ces décisions rythment l’actualité, l’attention se porte désormais sur la comparution attendue de Mamy Ravatomanga lui-même, dont l’état de santé a conduit au report du procès. Cet article revient en détail sur les décisions judiciaires prises et les enjeux qui se dessinent à l’approche du 20 novembre, date désormais fixée pour l’audience tant attendue.

Les premiers développements de l’enquête sur le blanchiment d’argent
L’affaire dite « Mamy Ravatomanga » a pris une ampleur notable à mesure que les investigations se sont resserrées autour de plusieurs individus soupçonnés d’être impliqués dans un vaste réseau de blanchiment d’argent. C’est dans ce cadre que trois personnes ont été poursuivies, chacune ayant comparu devant différentes juridictions mauriciennes au cours des deux derniers jours. L’enquête, suivie de près par les observateurs, a mis en lumière des liens présumés entre ces individus et l’homme d’affaires malgache, figure bien connue tant pour ses activités économiques que pour les controverses auxquelles son nom est souvent associé.
Les autorités mauriciennes ont multiplié les auditions, les perquisitions et les démarches procédurales afin d’établir la progression et l’étendue des flux financiers supposément illicites. Les soupçons portent sur des montants conséquents et sur des opérations financières qui auraient transité par différentes structures et différents acteurs. L’enquête n’a pas encore livré toutes ses conclusions, mais les dernières comparutions montrent que le processus judiciaire avance, malgré les obstacles liés aux calendriers et aux situations personnelles des parties concernées.
La médiatisation de cette affaire, alimentée par la personnalité de Mamy Ravatomanga et son influence dans le paysage économique malgache, contribue également à maintenir une forte pression sur les institutions judiciaires. Les autorités doivent gérer simultanément l’instruction du dossier et l’intérêt du public pour les avancées de l’enquête. Dans ce contexte, chaque audience représente un jalon important et chaque décision du tribunal est scrutée avec attention.
La liberté sous caution accordée à Me Junaid Haroon Fakim
Premier des trois prévenus concernés, Me Junaid Haroon Fakim, ancien commissaire de la FCC ayant démissionné, a obtenu une liberté sous caution le jeudi 13 novembre 2025. Sa comparution devant le tribunal de Rose-Hill constitue l’un des moments clés de cette étape procédurale. Le tribunal lui a accordé une liberté sous caution fixée à 500 000 roupies, une somme qui équivaut à environ 48 millions d’ariary. Cette décision a été accompagnée de la signature d’une reconnaissance de dette d’un montant de 1 million de roupies, soit environ 95 millions d’ariary.
La présence de Me Junaid Haroon Fakim dans cette affaire interpelle, notamment en raison de son ancienne fonction au sein de la FCC, institution impliquée dans des missions de contrôle et de régulation. Sa démission antérieure avait déjà suscité des interrogations, et son implication dans l’enquête actuelle renforce l’attention portée à cette étape du dossier. Les détails précis sur son rôle dans l’affaire n’ont pas été dévoilés dans le cadre des informations disponibles, mais sa comparution confirme que les autorités considèrent son implication comme significative dans la construction du dossier.
L’octroi de la liberté sous caution ne constitue pas une fin en soi sur le plan juridique. Il s’agit d’une mesure qui permet au prévenu de rester libre en attendant le procès, sous réserve du respect de conditions précises imposées par le tribunal. Dans le cas présent, les montants imposés traduisent la volonté des autorités de s’assurer de sa présence aux prochaines audiences et de prévenir tout risque de fuite ou de manipulation éventuelle des éléments du dossier. Il sera désormais attendu de Me Fakim qu’il se conforme strictement aux obligations qui lui ont été assignées en attendant la suite de la procédure.
La comparution de David Jean Christian Thomas et les conditions imposées
Le vendredi 14 novembre 2025, l’affaire a connu un deuxième moment important avec la comparution de David Jean Christian Thomas devant le tribunal du district de Pamplemousses. Ce dernier a lui aussi obtenu une liberté sous caution, mais pour un montant différent. Le tribunal a fixé la caution à 80 000 roupies, soit environ 8 millions d’ariary. En complément, il a été tenu de signer une reconnaissance de dette de 1,6 million de roupies, une somme équivalente à environ 152 millions d’ariary.
La différence entre les montants imposés aux divers prévenus peut s’expliquer par les éléments propres à chaque situation, tels que le rôle présumé des individus dans les faits reprochés, leur profil, leurs ressources ou encore les risques d’entrave à l’enquête. Dans le cas de David Jean Christian Thomas, la reconnaissance de dette, nettement plus élevée que la caution, constitue un signal clair adressé par le tribunal afin de s’assurer de son engagement à respecter strictement les obligations judiciaires qui lui incombent.
Son audience s’est déroulée sans incident particulier, mais son nom rejoint désormais la liste des personnes dont la situation judiciaire reste à suivre de près dans le cadre de l’affaire. La décision du tribunal, tout en permettant sa mise en liberté conditionnelle, maintient une vigilance serrée quant à sa conduite à venir. Il demeure un acteur central des investigations en cours et sa situation pourrait évoluer en fonction des avancées prochaines de l’instruction.
L’importance de cette étape réside également dans le rythme soutenu que prend le dossier. En moins de deux jours, deux décisions majeures concernant des suspects importants ont été rendues, montrant que les autorités souhaitent faire progresser rapidement le traitement des différents volets de l’affaire. Cette cadence contribue à maintenir un climat d’attente dans l’opinion publique, impatiente de voir la suite des événements.
La décision concernant Nasser Beekh devant le tribunal de Port-Louis
Toujours ce vendredi 14 novembre 2025, un troisième prévenu a comparu dans le cadre de l’affaire : Nasser Beekh. Sa comparution s’est tenue devant le tribunal de Port-Louis et s’est soldée, là encore, par l’obtention d’une liberté sous caution. Le montant imposé par la juridiction est identique à celui appliqué dans le cas de Me Junaid Haroon Fakim, à savoir 500 000 roupies, correspondant à environ 48 millions d’ariary. En complément, une reconnaissance de dette de 1 million de roupies lui a été imposée, équivalant à environ 95 millions d’ariary.
Cette décision s’inscrit dans la continuité des mesures prises par les tribunaux durant ces deux jours. Elle montre que les autorités judiciaires maintiennent une ligne cohérente dans le traitement du dossier, tout en tenant compte de la situation individuelle de chaque prévenu. Nasser Beekh, comme les deux autres suspects, reste donc sous le coup de la procédure, tenu de respecter de strictes obligations en échange de sa liberté provisoire.
Sa comparution devant la juridiction de Port-Louis ajoute une nouvelle dimension géographique à cette affaire, les audiences s’étant déroulées dans trois tribunaux différents en deux jours : Rose-Hill, Pamplemousses et Port-Louis. Cette dispersion reflète la diversité des implications territoriales du dossier et la multiplicité des acteurs impliqués. Elle témoigne également de la coordination des différentes juridictions mauriciennes mobilisées pour traiter les divers volets de l’enquête.
Les montants significatifs imposés au prévenu montrent également que les autorités entendent maintenir une pression constante sur les protagonistes de l’affaire afin de garantir le bon déroulement de la procédure. La reconnaissance de dette, particulièrement élevée, vient renforcer les mécanismes de contrôle judiciaires qui encadrent désormais sa liberté provisoire.
Le report de la comparution de Mamy Ravatomanga et l’attente du 20 novembre
Au-delà des comparutions successives de ces trois individus, c’est bien la situation de Mamy Ravatomanga qui cristallise l’attention du public et des observateurs. Initialement, son procès devait se tenir le jeudi 13 novembre 2025. Toutefois, cette audience a été reportée en raison de l’état de santé de l’homme d’affaires malgache. Cette décision a conduit les autorités à fixer une nouvelle date : le 20 novembre prochain.
Ce report revêt une importance particulière dans le déroulement du dossier. Il montre que la comparution de Mamy Ravatomanga constitue une étape cruciale dans l’instruction. Les audiences précédentes, portant sur les autres suspects, ont permis de clarifier certains points de procédure, mais c’est bien l’homme d’affaires lui-même qui se trouve au centre du dossier et dont l’audition est attendue pour éclairer les zones encore obscures de l’enquête.
L’état de santé invoqué pour expliquer le report de l’audience est un élément souvent observé dans les affaires judiciaires impliquant des personnalités. Il a pour effet de suspendre temporairement le déroulement de la procédure tout en maintenant une forte attente du public. La nouvelle date du 20 novembre devient ainsi un jalon essentiel, susceptible d’apporter des éclaircissements importants sur la suite de l’affaire.
La perspective de cette comparution ravive également les interrogations autour de l’implication présumée de Mamy Ravatomanga dans les opérations financières suspectes. L’enquête cherche à établir la véracité des flux, des transactions et des connexions entre les différents acteurs concernés. Le rôle de l’homme d’affaires, compte tenu de son influence et des suspicions qui pèsent sur lui, pourrait constituer l’une des clés de compréhension du dossier.
En attendant cette date, les décisions judiciaires prises au cours des deux derniers jours montrent que la procédure avance à un rythme soutenu. Les trois suspects étant désormais placés sous liberté sous caution, l’étape suivante sera l’audience tant attendue du 20 novembre. Elle devrait apporter des éléments nouveaux qui permettront de préciser les responsabilités présumées et de déterminer la suite des procédures.