Le gouvernement malien de transition a accusé les groupes signataires de l'accord de paix de 2015 de violer leurs engagements, et bien que les ex-rebelles de la CMA n'aient pas encore répondu à ces accusations, des réactions ont été captées par RFI.
La lettre du colonel Ismaël Wagué, ministre malien de la Réconciliation nationale, traduit au ministre algérien des Affaires étrangères, a été perçue par plusieurs hauts cadres de la CMA comme un acte hostile et même comme une "déclaration de guerre". Les ex-rebelles indépendants affirment n'avoir été informés ni par le gouvernement malien avec qui le dialogue est rompu depuis des mois, ni par le médiateur algérien avec qui les échanges sont en revanche intenses. Ils n'ont pas appris l'existence de cette lettre que sur les réseaux sociaux près d'une semaine après son envoi.
Pour ne pas envenimer la situation et par respect pour les démarches de médiation en cours de l'Algérie, les groupes armés ont décidé de ne pas réagir clairement aux accusations du ministre malien de la Réconciliation nationale concernant leurs violations présumées de l'accord de paix et leur collusion supposée avec les groupes terroristes. Cependant, Hors micro, plusieurs dirigeants de la CMA ont rejeté ces accusations, les qualifiant de "non nouvelles" et affirmant que les actions sécuritaires de la CMA respectent le cadre de l'accord. Ils ont également nié toute collusion avec les jihadistes, estimant que cette lettre, dont l'origine de la fuite reste inconnue, est surtout destinée à rassurer les soutiens les plus radicaux des autorités de transition