Aliev avance les élections présidentielles après la victoire de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabagh

Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, a annoncé une élection présidentielle anticipée pour le 7 février 2024, une manœuvre inattendue visant à capitaliser sur la récente victoire militaire dans le Haut-Karabakh. Cette décision, publiée via un décret présidentiel dans ce pays autoritaire du Caucase, avance ainsi l'élection présidentielle prévue initialement pour 2025. Cette stratégie semble être un moyen pour Aliev de tirer parti de son regain de popularité consécutif à l'offensive réussie contre les séparatistes arméniens, conduisant à la reconquête de l'enclave du Haut-Karabakh en septembre.

Un sondage décisif : la popularité d'Aliev au plus haut

Selon un sondage réalisé par le centre de recherche sociale d'Azerbaïdjan, environ 75 % de la population soutient la gestion d'Aliev de ce conflit au Haut-Karabakh. L'analyste politique Farhad Mammadov a souligné que la popularité du président a connu une ascension remarquable suite à l'opération militaire réussie au Karabakh. Ce regain de soutien populaire semble motiver cette avancée des élections pour profiter du momentum politique et renforcer sa position.

Une victoire qui change la dynamique régionale

Le Haut-Karabakh a longtemps été un point de discorde entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, engagés dans un conflit territorial séculaire. Les deux pays ont connu deux guerres, l'une entre 1988 et 1994 et une autre à l'automne 2020. Cependant, la victoire azerbaïdjanaise en septembre a été un tournant décisif, obligeant les séparatistes arméniens du Karabakh à capituler. Cette victoire a offert à Bakou le contrôle de cette région, conduisant à la fuite de la quasi-totalité de la population arménienne du Haut-Karabakh, soit plus de 100 000 personnes sur les 120 000 recensées, vers l'Arménie.

Un tournant politique opportuniste

Cette décision stratégique d'avancer les élections présidentielles démontre la volonté d'Ilham Aliev de consolider son pouvoir en capitalisant sur la vague de soutien résultant de la victoire au Haut-Karabakh. Ce geste politique audacieux s'inscrit dans un contexte régional complexe et soulève des interrogations quant à la stabilité politique à venir en Azerbaïdjan.