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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Andry Rajoelina appelle à l’unité nationale et au dialogue pour préserver la paix à Madagascar

Lundi soir, le président de la République malgache Andry Rajoelina a prononcé un discours empreint de gravité et d’espoir. Dans un contexte politique tendu, marqué par des tentatives de déstabilisation et des tensions sociales, le chef de l’État a choisi de s’adresser directement à la nation pour réaffirmer son attachement à la paix, à la réconciliation et à la stabilité du pays. Ce discours, à la fois ferme et conciliant, se veut un appel solennel à la responsabilité collective et au dialogue national.

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Un message d’unité face aux divisions

Le président Andry Rajoelina a débuté son intervention en soulignant la nécessité d’éviter toute confrontation entre Malgaches. Selon lui, quelles que soient les divergences politiques ou les rancunes accumulées, il est inacceptable que les citoyens d’un même pays s’affrontent. L’un des messages clés du discours réside dans cette idée de fraternité et de cohésion nationale.

« Il n’est pas acceptable que des Malgaches s’entretuent ou se détruisent entre eux », a-t-il insisté, rappelant que la violence n’a jamais apporté de solution durable aux crises du passé. Le président a évoqué les événements de 1972, période marquée par un mouvement estudiantin qui avait profondément bouleversé le pays. Il a souligné qu’il avait fallu trente-six ans pour reconstruire l’Hôtel de Ville d’Antananarivo, symbole d’une reconstruction lente après la destruction.

Cette comparaison historique vise à rappeler que les crises politiques, lorsqu’elles dégénèrent en affrontements, laissent des séquelles profondes. Le président en appelle donc à la responsabilité de chacun, citoyens comme dirigeants, pour privilégier la voie du dialogue et de la concertation plutôt que celle du conflit.

Le dialogue comme solution aux tensions

Andry Rajoelina a placé le dialogue au cœur de son message. Pour lui, toutes les crises, aussi graves soient-elles, peuvent trouver une issue pacifique à travers des discussions franches et sincères. Le chef de l’État s’est voulu rassurant : personne, selon lui, ne souhaite couler le pays. « Il est facile de détruire mais difficile de reconstruire », a-t-il rappelé, insistant sur le fait que la stabilité politique est une condition indispensable au développement économique et social de Madagascar.

Ce discours, prononcé dans un contexte de défiance croissante envers les institutions, marque une ouverture. Rajoelina s’est dit prêt à « ouvrir la porte au dialogue », affirmant que ce ne sont pas les opinions divergentes qui posent problème, mais bien leurs conséquences néfastes lorsqu’elles se traduisent par la violence ou le blocage politique.

Le président a également fait savoir qu’il souhaitait intensifier les efforts de réconciliation, annonçant la poursuite de la politique de grâce présidentielle en faveur de ceux qui ont été, selon lui, injustement emprisonnés. Ce geste, hautement symbolique, vise à apaiser les tensions et à donner un signal fort d’unité nationale.

Une mise en garde contre une nouvelle crise

Le président n’a pas caché son inquiétude quant aux conséquences économiques et sociales qu’une nouvelle crise pourrait entraîner. Il a prévenu que Madagascar ne pourrait pas supporter une déstabilisation supplémentaire. Selon ses estimations, cinquante-quatre projets financés par des institutions internationales risqueraient d’être suspendus si la situation venait à dégénérer.

Parmi ces projets figurent des programmes essentiels, notamment la réhabilitation des infrastructures routières et électriques, dont le pays a cruellement besoin. L’aide budgétaire, estimée à cent millions de dollars, pourrait également être interrompue. Une telle perte aurait un impact direct sur les finances publiques et sur la vie quotidienne des Malgaches.

Le président a insisté sur la fragilité de l’économie nationale, encore convalescente après la pandémie et les chocs climatiques successifs. Dans ce contexte, la stabilité politique apparaît comme un pilier fondamental du redressement. Toute tentative de coup d’État, a-t-il martelé, ne ferait qu’aggraver la pauvreté et compromettre les efforts de développement engagés depuis plusieurs années.

Rajoelina a révélé qu’un groupe restreint de militaires aurait tenté de fomenter un coup d’État et d’attenter à sa vie. Il a cependant déclaré ne ressentir aucun ressentiment envers ceux qui auraient envisagé de telles actions, préférant s’en remettre à la justice et à la volonté du peuple. Ce passage de son discours a été perçu comme un acte de calme et de retenue dans un moment critique.

La question de la JIRAMA et les défis économiques

L’un des points concrets abordés dans son allocution concerne la société nationale d’électricité, la JIRAMA, souvent critiquée pour ses défaillances et les coupures fréquentes d’électricité. Le président Rajoelina a affirmé qu’il suivrait personnellement la réception des nouveaux groupes électrogènes, don de pays partenaires, destinés à résoudre les problèmes énergétiques persistants.

Ce geste vise à montrer son implication directe dans la gestion des affaires publiques et son engagement à améliorer les conditions de vie des citoyens. L’énergie est en effet un enjeu majeur pour le développement industriel et social de Madagascar. Sans une alimentation électrique fiable, les investissements étrangers restent rares, les entreprises locales peinent à croître, et les ménages subissent de plein fouet les coupures intempestives.

En annonçant l’arrivée de ces équipements, le chef de l’État a voulu rassurer la population sur la volonté du gouvernement de répondre concrètement à ses besoins. Il a rappelé que ces dons témoignaient de la solidarité internationale envers Madagascar, tout en soulignant que leur bonne utilisation dépendrait de la stabilité politique du pays.

Cette déclaration a également une dimension politique : elle vise à montrer que le président reste à l’écoute des problèmes du quotidien, dans un contexte où la population exprime souvent son mécontentement face aux difficultés économiques. Rajoelina a voulu ainsi rappeler que le gouvernement poursuit ses efforts pour améliorer les services publics, en dépit des obstacles.

La liberté d’expression et la responsabilité collective

Le président Rajoelina a consacré une partie importante de son discours à la question de la liberté d’expression. Il a rappelé que cette liberté, essentielle à toute démocratie, a été garantie par son gouvernement. Cependant, il a aussi averti que cette liberté ne devait pas être utilisée pour nuire aux activités économiques ou semer la discorde.

Cette mise au point vise à encadrer les dérives observées dans les médias et sur les réseaux sociaux, où les appels à la mobilisation ou à la désobéissance se multiplient. Le président a tenu à rappeler que ceux qui réclament des changements radicaux ne sont pas plus nombreux que ceux qui aspirent à la paix et à la stabilité.

En levant le couvre-feu, il a voulu signifier la fin d’une période d’exception, tout en soulignant que la sécurité devait rester une priorité. Il a insisté sur le fait que le rétablissement de l’ordre passe par la coopération entre les forces de l’ordre et la population.

Le président a conclu cette partie en insistant sur la notion de responsabilité collective. « Nous sommes tous responsables du chemin que nous allons choisir ensemble », a-t-il affirmé, soulignant que la paix ne dépend pas uniquement du gouvernement, mais de l’ensemble des citoyens. Ce message s’adresse à toutes les composantes de la société : partis politiques, société civile, médias et institutions religieuses.

Une vision tournée vers la réconciliation et la stabilité

Le discours d’Andry Rajoelina s’inscrit dans une logique de réconciliation nationale. En rappelant les blessures du passé et les dangers d’une nouvelle crise, le président cherche à fédérer les Malgaches autour d’un objectif commun : préserver la paix et garantir l’avenir du pays.

Cette démarche s’accompagne d’une ouverture politique assumée. Rajoelina tend la main à l’opposition, invitant toutes les forces vives du pays à participer à un dialogue inclusif. Il reconnaît implicitement que les tensions actuelles trouvent leurs racines dans des frustrations accumulées, mais affirme que seule une concertation sincère permettra d’y répondre.

Le chef de l’État veut également restaurer la confiance entre le pouvoir et les citoyens. En évoquant la grâce présidentielle et la réhabilitation d’infrastructures symboliques, il tente d’incarner un leadership à la fois ferme et apaisé.

Ce discours marque donc une étape importante dans la trajectoire politique récente de Madagascar. À travers son ton mesuré et sa portée symbolique, il appelle à la raison et à la responsabilité. Le président y réaffirme que la paix, le dialogue et la stabilité sont les conditions indispensables pour poursuivre la voie du développement et de la réconciliation nationale.

Conclusion : un tournant pour Madagascar

Le discours du président Andry Rajoelina apparaît comme un moment clé pour la vie politique malgache. En conjuguant fermeté et ouverture, il cherche à tracer un chemin de sortie face aux tensions croissantes. Son message central est clair : Madagascar ne doit pas retomber dans le cycle des crises.

En appelant à la réconciliation, au respect mutuel et à la responsabilité collective, le chef de l’État s’efforce de rallier toutes les forces du pays autour d’une ambition commune : bâtir un avenir pacifique et prospère. Dans un contexte où les équilibres politiques demeurent fragiles, cette parole présidentielle se veut un appel à l’unité et à la vigilance, afin que Madagascar puisse enfin consolider durablement sa démocratie et son développement.

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