Face à une tension politique croissante, diverses organisations de la société civile, dont Transparency International – Initiative Madagascar, Mouvement Rohy, et le collectif des citoyens et des organisations citoyennes, ont pris la parole pour initier une forme unique de protestation. Hier, ces groupes ont uni leurs voix, plaidant pour une manifestation citoyenne d'une semaine, commençant par un acte symbolique sur les réseaux sociaux. Ils ont encouragé les gens à marquer leurs photos de profil avec un drapeau, symbolisant un état de deuil, manifestant ainsi une solidarité virtuelle face à la crise.
Du 26 au 30 octobre 2023, un appel a été lancé pour une démonstration de patriotisme critique: hisser les drapeaux nationaux mais à mi-mât. Cette action vise à reconnaître publiquement que, bien que la fierté nationale persiste, la situation actuelle du pays est précaire. Cette initiative symbolique a l'intention de communiquer une crise nationale imminente, prédite pour s’aggraver entre 2024 et 2028 si aucune solution n'est trouvée.
Un bruit contre le silence
Le point culminant de cette série de manifestations est prévu pour le 27 octobre, où à midi, un "vacarme citoyen" retentira pendant cinq minutes. À travers les villes et villages, dans les écoles, les maisons, et les lieux de travail, des sons émaneront des cloches, sifflets, klaxons, et même des ustensiles ménagers. Cette cacophonie organisée est un acte de résistance sonore, rompant le silence souvent associé à l'acceptation passive.
Préoccupations électorales et crédibilité
Un point central de discorde concerne les préparatifs des prochaines élections présidentielles. Les organisations soulignent l'absence des conditions nécessaires pour des élections justes et équitables. La liste électorale actuelle, critiquée pour ses insuffisances, devient un symbole de la précarité du processus démocratique.
La crise de confiance s'étend aux institutions elles-mêmes, avec des allégations sérieuses concernant la partialité de la Commission électorale indépendante et la Haute Cour constitutionnelle, perçues comme favorables à l'ancien président, Andry Rajoelina. La réforme de ces institutions est présentée comme impérative pour restaurer la foi dans le système électoral.
Répression et conséquences
La réponse du gouvernement aux manifestations pacifiques a également suscité l'alarme. La transformation des forces de sécurité en agents de répression, illustrée par l'utilisation disproportionnée de gaz répulsifs même dans des zones sensibles comme les écoles et les centres de santé, a été fermement condamnée. Les organisations préviennent que sans intervention, la répression pourrait semer des graines de discorde, se manifestant par la haine, la persécution, et potentiellement, la violence fatale.
La société civile, dans son ensemble, appelle non seulement à l'action immédiate mais aussi à la conscience collective. Ce mouvement transcende la politique partisane, cherchant à rallier les citoyens autour d'une cause commune: la préservation de l'intégrité nationale et la prévention d'une période sombre de difficultés exacerbées et de conflits internes.
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