Lors de la récente ouverture de la session ordinaire du Parlement, une voix s'est distinguée par sa candeur alarmante. Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale, a transcendé les barrières partisanes pour dépeindre un tableau sombre mais honnête de la crise politique et sociale qui secoue Madagascar. Son discours, une réprimande cinglante de la gestion actuelle des affaires du pays, a réverbéré à travers les murs de l'Assemblée et, sans doute, dans les esprits de ses collègues parlementaires et des citoyens attentifs.
Razanamahasoa a ouvert son cœur et son esprit, déclarant sans ambages que la nation souffre. En mettant en lumière les événements récents, notamment les tensions autour du Collectif des onze candidats et la réponse intransigeante de l'exécutif, elle a mis à nu une réalité que beaucoup chuchotent mais que peu osent articuler aussi publiquement. Sa dénonciation de l'utilisation de la répression, tant morale que politique, en réponse à la dissidence, est un cri de désespoir face à un régime qui semble sourd aux appels au changement et insensible à la douleur de ses citoyens.
La dégradation de la démocratie, un thème central de son allocution, n'est pas seulement une accusation lancée à la légère. Razanamahasoa, avec la précision d'une juriste chevronnée, a démonté les actions du gouvernement, les qualifiant de "mauvaises et démesurées", trahissant les principes de la démocratie et les droits fondamentaux de l'homme. Elle a peint une scène où la voix du peuple est étouffée, où les élus sont empêchés de rencontrer leurs électeurs, tout cela au nom de la protection du pouvoir d'une "influente minorité".
Mais plus alarmant encore est son avertissement que les graines d'une guerre fratricide ont été semées. C'est une reconnaissance sinistre que la situation actuelle, si elle est laissée sans contrôle, pourrait conduire à un conflit interne dévastateur. Cette prédiction sombre souligne la gravité de la crise politique actuelle et la nécessité urgente d'une intervention avant que la nation ne soit consommée par la violence.
En ce qui concerne les élections, Razanamahasoa écarte cette option comme solution, citant le manque de respect pour les valeurs démocratiques et les normes. Elle prédit que s'appuyer uniquement sur les urnes dans le climat actuel pourrait précipiter le pays dans une spirale de crises. Au lieu de cela, elle appelle à un dialogue, soutenu par différentes forces de la nation, y compris la communauté internationale.
Dans ce contexte, sa demande d'action internationale est particulièrement poignante. Razanamahasoa implore la communauté mondiale d'intervenir, suggérant que la diplomatie conventionnelle a échoué et qu'il est temps d'adopter une approche plus directe et peut-être plus musclée. Elle envisage un avenir où toutes les forces nationales sont consultées, où les points de vue sont échangés avec les pays amis de Madagascar, et une collaboration constructive est établie avec les forces de l'ordre.
Ce discours, à la fois un cri de guerre contre les injustices actuelles et un appel désespéré à l'aide, montre une leader non seulement consciente des réalités troublantes de son pays mais aussi prête à pousser pour un changement radical. Reste à voir comment ces mots se transformeront en action, tant au niveau national qu'international. Razanamahasoa a peut-être allumé une torche dans l'obscurité - il appartient maintenant à d'autres de l'aider à porter cette lumière.
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