L'aide publique au développement doit-elle être remplacée par des investissements ?
Emmanuel Macron a suggéré de passer d'une logique d'aide au développement à une logique d'investissement via des acteurs privés pour aider les pays en développement en Afrique. Cependant, les crises climatiques et la révolution des industries vertes pourraient aggraver l'écart entre les pays riches et pauvres si rien n'est fait. Cela soulève le débat de savoir s'il faut relancer l'aide au développement, un sujet qui oppose Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, et Pierre Jacquet, ancien chef économiste de l'Agence française de développement.
Lors d'une conférence de presse fin février, Emmanuel Macron a remis en cause l'un des piliers de la politique africaine de la France : l'aide publique au développement (APD). Il souhaite passer de la "logique d'aide" à celle "d'investissements" pour établir une nouvelle relation équilibrée et responsable avec les pays africains. Pourtant, la France est le cinquième bailleur de fonds de l'APD au niveau international, avec une augmentation progressive qui a atteint un niveau historique de 12,4 milliards d'euros en 2020. Bien que l'APD ne suffise pas à elle seule à engendrer des dynamiques de développement économique, la crise climatique et la révolution des industries vertes pourraient creuser l'écart entre les pays développés et les pays en développement s'ils ne reçoivent pas d'aide.