Bodybuilding – Championnat du monde : Rado et Maurice s’envolent pour l’Indonésie
- TAHINISOA Ursulà Marcelle

- il y a 1 jour
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Deux athlètes malgaches, Rado Rakotomandimby et Maurice Narinjara, ont pris leur envol vers l’Indonésie ce lundi 10 novembre 2025 pour participer au prestigieux Championnat du monde de bodybuilding, prévu du 11 au 17 novembre. Un voyage marqué par la détermination, la passion et la résilience, mais aussi par les difficultés matérielles et le manque de soutien fédéral dont ils ont dû faire preuve. Ces deux représentants de Madagascar se préparent à affronter l’élite mondiale de la discipline, dans des conditions loin d’être idéales, mais avec la fierté de porter haut les couleurs de leur pays.

Un départ chargé d’espoir et de détermination
C’est ce lundi que les deux athlètes malgaches ont pris l’avion à destination de l’Indonésie, avec pour objectif de défendre les couleurs de Madagascar lors du Championnat du monde de bodybuilding. Pour Rado Rakotomandimby et Maurice Narinjara, ce départ représente bien plus qu’un simple voyage sportif : il s’agit de l’aboutissement d’un long parcours fait de sacrifices, d’entraînements intensifs et de volonté inébranlable.
Rado Rakotomandimby concourra dans les catégories 80 kg et 85 kg, deux divisions particulièrement exigeantes, réunissant des compétiteurs de haut niveau venus des quatre coins du monde. Son coéquipier, Maurice Narinjara, se présentera quant à lui dans la catégorie classic physique, discipline qui met en avant l’esthétique, l’harmonie musculaire et la proportion du corps.
Pour ces deux athlètes, le défi est immense. Ils porteront les espoirs de toute une nation, sans bénéficier du soutien logistique ou matériel que d’autres délégations nationales peuvent recevoir. Leur départ illustre ainsi la force d’un engagement personnel et la passion profonde qui les anime pour leur sport. Loin des paillettes et de la médiatisation, leur aventure est avant tout une histoire de courage, de persévérance et d’amour pour le bodybuilding.
Une participation sans accompagnement fédéral
Ce voyage vers l’Indonésie met aussi en lumière une réalité plus difficile : les deux athlètes ont dû s’organiser seuls pour rejoindre la compétition. Aucune délégation officielle ne les a accompagnés, faute de moyens au sein de la Fédération malgache de bodybuilding. Ce manque d’encadrement représente un obstacle majeur, notamment pour des compétiteurs qui affrontent les meilleures nations du monde, souvent dotées de structures solides, d’entraîneurs et de préparateurs spécialisés.
Selon les déclarations du président de la Fédération, Georgii Vernier, cette absence d’accompagnement n’est pas liée à un manque d’intérêt, mais à une situation budgétaire complexe. Il a tenu à rappeler les difficultés structurelles que traverse la discipline à Madagascar : « Leur chemin est encore long, mais on espère qu’ils ne seront pas perdus. Personne ne les a accompagnés là-bas, et ils se sont pris en charge eux-mêmes. Nous regrettons la Fédération malgache de bodybuilding car nous n’avons pas les moyens de les suivre sur place. »
Cette situation révèle le décalage entre la passion des athlètes et les moyens dont dispose la structure fédérale. Rado et Maurice ont dû s’occuper eux-mêmes de leurs déplacements, de leurs formalités et de leur préparation finale, une tâche souvent lourde pour des sportifs de haut niveau qui devraient pouvoir se concentrer pleinement sur leur performance.
Malgré ces difficultés, la Fédération n’a pas totalement abandonné ses représentants. Elle les a accompagnés jusqu’à l’aéroport d’Ivato et leur a fourni toutes les consignes nécessaires pour le bon déroulement du voyage. Ce geste symbolique témoigne du soutien moral dont bénéficient les deux compétiteurs, même si le soutien logistique et financier reste insuffisant.
Des obstacles logistiques et matériels surmontés avec courage
Avant même de s’envoler pour l’Indonésie, Rado et Maurice ont dû franchir de nombreux obstacles. Leur préparation a été marquée par des difficultés matérielles considérables : manque d’accès à une salle de sport adaptée, rareté des compléments alimentaires nécessaires à leur régime, et absence d’aide alimentaire suffisante pour maintenir une condition physique optimale.
Dans le monde du bodybuilding, la préparation est un processus minutieux qui repose sur un équilibre entre nutrition, entraînement et récupération. Chaque détail compte : le dosage des protéines, la gestion des apports caloriques, la qualité des exercices et le suivi technique. Dans un contexte où les ressources sont limitées, ces exigences deviennent d’autant plus difficiles à respecter.
Georgii Vernier l’a souligné avec regret : « Avant cela, les athlètes ont vécu des moments très difficiles, surtout en termes d’aide alimentaire, de compléments protéinés et d’accès à une salle de sport pour s’entraîner. Mais ces deux frères d’armes sont partis quand même. »
Ces mots illustrent la solidarité et l’admiration que suscite la démarche de Rado et Maurice. Leur détermination, forgée dans l’adversité, fait écho à celle de nombreux sportifs malgaches qui poursuivent leurs rêves malgré le manque de moyens. Leur départ pour le Championnat du monde ne résulte pas seulement d’une ambition personnelle, mais aussi d’un engagement profond envers leur discipline et leur pays.
Les deux culturistes incarnent cette génération d’athlètes malgaches qui refusent de se laisser freiner par les difficultés structurelles. Leur parcours montre que le bodybuilding à Madagascar repose avant tout sur la passion individuelle, sur l’énergie et la volonté de ceux qui le pratiquent, plutôt que sur un système institutionnel solide.
Un symbole de résilience pour le sport malgache
L’histoire de Rado Rakotomandimby et Maurice Narinjara dépasse le cadre strict du bodybuilding. Elle s’inscrit dans un contexte plus large, celui du sport malgache confronté à des défis persistants : manque de financement, infrastructures limitées, et absence de soutien régulier aux athlètes.
Pourtant, malgré ces obstacles, des talents émergent, portés par la motivation et la foi en leur potentiel. Le parcours de ces deux culturistes représente ainsi un symbole de résilience et de dépassement de soi. Leur présence au Championnat du monde prouve que le sport malgache, même avec des moyens modestes, peut encore briller sur la scène internationale.
Le bodybuilding est une discipline qui exige non seulement de la force physique, mais aussi une rigueur mentale exceptionnelle. Chaque compétition est le fruit de mois, voire d’années, de préparation. Les athlètes doivent suivre des régimes stricts, maintenir une discipline quotidienne et faire preuve d’une endurance psychologique remarquable. Dans ce contexte, le parcours de Rado et Maurice prend une dimension exemplaire.
Leur aventure rappelle également la nécessité d’un engagement collectif pour soutenir le sport à Madagascar. Le rôle des institutions, du secteur privé et des partenaires internationaux pourrait être décisif pour offrir aux athlètes des conditions de préparation adéquates. Ces efforts contribueraient à faire émerger de nouveaux talents et à renforcer la présence du pays dans les compétitions mondiales.
En attendant, Rado et Maurice avancent seuls, mais déterminés. Leur courage inspire, leur parcours émeut, et leur présence à ce championnat mondial résonne comme une victoire morale avant même le début des épreuves.
Une expérience qui dépasse la compétition
Participer à un championnat du monde est une expérience unique. Pour les deux représentants de Madagascar, cette opportunité va bien au-delà du simple affrontement sportif. C’est une occasion d’apprentissage, d’échange et de visibilité. L’Indonésie, pays hôte de cette édition, rassemblera des athlètes venus de divers horizons, porteurs de cultures et d’expériences différentes.
Rado Rakotomandimby et Maurice Narinjara auront ainsi la possibilité de confronter leur niveau à celui des meilleurs, d’observer les méthodes d’entraînement d’autres nations, et de s’imprégner de l’esprit d’excellence qui règne sur les grandes compétitions internationales. Ce type d’expérience, même s’il ne s’accompagne pas encore de moyens matériels conséquents, contribue à la progression des athlètes et au développement du sport dans leur pays.
De retour à Madagascar, leur témoignage et leur parcours pourraient servir d’exemple et de motivation à d’autres jeunes passionnés de musculation. L’impact d’une telle participation se mesure aussi dans l’inspiration qu’elle génère, dans la fierté qu’elle suscite au sein de la communauté sportive nationale.
Cette aventure est aussi une leçon de persévérance : elle démontre que le sport peut être une voie d’émancipation, un espace où la volonté humaine triomphe des limites matérielles. Rado et Maurice incarnent cette idée avec une force tranquille, celle des athlètes qui ne cherchent pas seulement à gagner, mais à prouver qu’ils ont leur place sur la scène mondiale.
Vers une reconnaissance du bodybuilding à Madagascar
Au-delà de cette participation internationale, la situation de Rado et Maurice interroge sur la place du bodybuilding dans le paysage sportif malgache. Longtemps perçue comme une discipline marginale, cette pratique connaît aujourd’hui un engouement croissant, notamment chez les jeunes. Pourtant, elle reste encore peu soutenue par les institutions et souffre d’un manque de reconnaissance officielle.
Les efforts de la Fédération malgache de bodybuilding, malgré des ressources limitées, témoignent d’une volonté de structurer la discipline et de la faire connaître. Mais sans accompagnement financier durable, il demeure difficile d’organiser des compétitions locales, de former des entraîneurs qualifiés ou d’assurer la participation régulière des athlètes à des tournois internationaux.
Le parcours de Rado et Maurice pourrait cependant contribuer à changer cette perception. Leur participation au Championnat du monde montre que les athlètes malgaches sont capables d’atteindre un niveau d’excellence, même avec des moyens restreints. C’est aussi une occasion de mettre en lumière la nécessité d’un soutien accru pour développer le bodybuilding sur l’île.
Leur expérience pourrait servir de tremplin à de futures générations de culturistes, et inciter les autorités à investir davantage dans le sport. Car chaque performance internationale, chaque représentation du drapeau malgache à l’étranger, renforce la visibilité du pays et valorise ses athlètes.
Conclusion : le courage avant tout
L’histoire de Rado Rakotomandimby et de Maurice Narinjara est celle de deux hommes animés par la passion et la détermination. En s’envolant pour l’Indonésie, ils ne partent pas seulement à la conquête d’un titre mondial ; ils portent l’espoir et la dignité du sport malgache.
Malgré l’absence d’un accompagnement fédéral sur place, malgré les difficultés d’entraînement et le manque de ressources, ils ont choisi de ne pas renoncer. Leur présence à ce Championnat du monde est déjà une victoire morale, une preuve que la volonté peut parfois suppléer l’absence de moyens.
Leur aventure, soutenue moralement par la Fédération malgache de bodybuilding, illustre la force du sport comme vecteur de dépassement et de solidarité. Au-delà du résultat, ce déplacement symbolise l’esprit même du sport : celui du courage, du travail et du rêve.
Dans les jours à venir, à des milliers de kilomètres de Madagascar, Rado et Maurice défendront les couleurs de leur pays avec fierté. Et quel que soit le verdict du jury, leur parcours restera dans les mémoires comme un exemple de persévérance et de foi en soi, une leçon pour toute une nation qui aspire à voir ses champions briller sur la scène mondiale.


