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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Bongolava au cœur de la relance agricole : la Directrice Générale de l’Agriculture et de l’Élevage sur le terrain

Le 28 novembre 2025, la Région Bongolava a accueilli une visite institutionnelle à forte portée symbolique et opérationnelle. Madame RAKOTOARIJAONA Narindra, Directrice Générale de l’Agriculture et de l’Élevage, représentant le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, s’est rendue dans plusieurs sites stratégiques de la région. Cette descente sur terrain répond à une logique claire : partager une nouvelle vision du développement agricole et de l’élevage, encourager les acteurs locaux à intensifier la production, et consolider les bases d’une commercialisation plus structurée. Dans un contexte où les attentes paysannes sont fortes, la visite a été conçue comme un moment d’écoute, d’orientation politique et de décision concrète. L’enjeu dépasse l’événement protocolaire : il s’agit d’ancrer dans la région une dynamique de campagne agricole 2025 centrée sur le maïs, tout en renforçant les filières existantes, notamment la riziculture pluviale et la production de semences. Entre rencontres, échanges techniques et arbitrages, cette mission a mis la Bongolava sous les projecteurs d’une stratégie nationale qui mise sur les coopératives, la synergie avec le secteur privé et la montée en rendement des cultures.


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Une visite guidée par l’écoute des producteurs et le pragmatisme de terrain


La première dimension de la mission menée par la Directrice Générale a consisté à aller à la rencontre des producteurs, au plus près de leurs réalités. L’objectif était explicite : écouter et échanger avec les riziculteurs en culture pluviale ainsi qu’avec les producteurs de semences afin d’identifier leurs problèmes et leurs besoins. Cette orientation rappelle que la politique agricole ne se limite pas à des textes ou à des plans sectoriels ; elle doit se confronter aux contraintes vécues dans les champs et dans les circuits d’approvisionnement.


La riziculture pluviale occupe une place importante dans la région. En s’entretenant avec les riziculteurs, la Directrice Générale a ouvert un espace de parole centré sur l’amélioration des rendements. Au-delà des constats, l’échange a permis de traiter avec précision les leviers d’action possibles. La méthode renvoie à une démarche de diagnostic participatif : comprendre les obstacles à la productivité, cerner les demandes prioritaires des paysans et envisager avec eux des solutions compatibles avec les calendriers agricoles. La présence de l’administration centrale sur ces zones de production est perçue comme une reconnaissance du rôle décisif des riziculteurs pour la sécurité alimentaire locale.


La mission s’est aussi concentrée sur les producteurs de semences. Une rencontre spécifique avec leur association a mis en avant deux sujets majeurs : la qualité des semences et leur disponibilité. Dans une campagne agricole, la semence constitue la première condition de la réussite. Si elle est rare, inadéquate ou de faible performance, les efforts ultérieurs sont compromis. En choisissant de discuter directement avec les producteurs de semences, la Directrice Générale a reconnu leur fonction stratégique : garantir une chaîne d’approvisionnement fiable, fournir des variétés adaptées et soutenir la régularité de la production. L’échange sur la qualité souligne l’ambition de structurer une filière semencière locale plus robuste, capable de répondre à l’extension annoncée des superficies cultivées.


Cette phase d’écoute ne relève pas du simple recueil d’informations. Elle inscrit la visite dans une logique d’action. En identifiant les difficultés et les besoins, l’autorité ministérielle s’est dotée d’une base factuelle pour renforcer l’application des orientations nationales et orienter les soutiens à venir. L’approche a également renforcé la proximité entre les services techniques, les producteurs et les structures coopératives locales, en rappelant que la politique du ministère n’est pertinente que si elle se traduit par des améliorations tangibles dans les exploitations.


Coopératives, filières et partenariats : la nouvelle vision portée par le ministère


La Directrice Générale a tenu à partager une nouvelle vision du développement agricole et de l’élevage. Cette vision repose sur une idée centrale : la transformation durable du secteur passe par un renforcement du tissu coopératif, l’amélioration des pratiques productives et la structuration des marchés. La mission a ainsi cherché à encourager les structures locales à renforcer la production et la commercialisation, en insistant sur la nécessité de la collaboration entre agriculteurs, coopératives, secteur privé et ministère.


Un moment marquant a été la visite du stand des coopératives spécialisées dans le maïs lors de la Journée dédiée aux Coopératives à Tsiroanomandidy. La présence à cet événement n’a rien d’anecdotique. Elle illustre le rôle que les coopératives jouent dans la stratégie agricole actuelle. Elles sont considérées comme des outils de mutualisation : mutualisation des intrants, des équipements, des savoir-faire techniques, mais aussi des capacités de négociation face aux opérateurs du marché. La Directrice Générale a encouragé leur consolidation et leur professionnalisation, rappelant que la performance agricole ne dépend pas seulement du producteur individuel, mais aussi de la force collective des organisations paysannes.


Cette orientation correspond à l’application de la politique du ministère pour l’amélioration de la production et la promotion du secteur coopératif. Derrière ce choix, une logique : créer des filières capables de soutenir la croissance des surfaces, de maîtriser les modes de culture et de répondre davantage aux besoins du marché. L’accent mis sur la production et la commercialisation vise à rompre le cercle où les gains en production ne se traduisent pas toujours en gains de revenus. En valorisant l’organisation coopérative, le ministère cherche à créer des mécanismes durables d’écoulement, de stockage, de transformation éventuelle et de mise en marché.

La Directrice Générale a également insisté sur l’importance d’une collaboration plus structurée avec le secteur privé. Il ne s’agit pas seulement d’attirer des achats ponctuels, mais d’encourager un partenariat plus complet : investisseurs, opérateurs économiques et organisations paysannes travaillant dans une logique de co-développement. La visite a ainsi mis sur la table l’idée d’attirer et d’impliquer des investisseurs prêts à collaborer avec les agriculteurs locaux. Ce message est clair : l’augmentation des rendements et des superficies cultivées ne peut reposer uniquement sur les ressources publiques. Elle doit s’appuyer sur une mobilisation économique plus large, à condition que les agriculteurs demeurent au centre de la chaîne de valeur.


Au fond, la vision partagée durant la mission vise à décloisonner l’agriculture. Elle invite à penser ensemble production, organisation et marché. Dans la Bongolava, cela signifie accompagner la montée en puissance des coopératives, améliorer les liens entre producteurs et opérateurs et créer une filière maïs plus intégrée. Cette cohérence entre terrain et politique nationale donne à la visite une portée structurante.


Le maïs comme priorité 2025 : une préparation accélérée et une décision forte


Au cœur de la visite se trouvait un objectif spécifique : consolider la préparation de la campagne agricole maïs 2025. La Bongolava, région de potentiel agricole, est appelée à jouer un rôle majeur dans cette campagne. Les rencontres et les échanges ont mis en lumière la nécessité d’une action immédiate pour sécuriser la production, en amont de la saison.


La décision principale prise à l’issue de la mission en est la preuve la plus concrète : l’ouverture et l’aménagement de 300 hectares destinés à la culture du maïs dès ce mois-ci, sous la coordination de la Plateforme des producteurs de maïs. En annonçant un lancement immédiat, la Directrice Générale a envoyé un signal de mobilisation rapide. Le calendrier est volontairement resserré : la préparation des terres ne peut pas attendre si l’on veut maximiser la performance de la campagne 2025. La coordination par la Plateforme des producteurs de maïs souligne le choix d’une gouvernance ancrée dans les organisations locales, plutôt qu’imposée uniquement par l’administration.


Ce projet bénéficie de l’appui du ministère et de partenaires identifiés sur place : CFFAMA et le Projet PROGRES. La mention de ces appuis situe le projet dans une logique d’accompagnement technique et institutionnel. Le ministère joue un rôle d’impulsion, tandis que les partenaires contribuent à la mise en œuvre, à l’outillage et à l’encadrement. Le montage traduit une logique de synergie : une action locale soutenue par des ressources et des dispositifs extérieurs à la région, mais orientés vers les besoins de terrain.


Au-delà de l’annonce, la décision sur les 300 hectares incarne une stratégie d’extension des superficies cultivées. Elle ne vise pas uniquement la quantité ; elle s’accompagne d’un discours sur les rendements et la productivité. Les discussions menées durant la mission ont ainsi mis en avant la nécessité d’augmenter les superficies tout en améliorant les rendements grâce à une coopération renforcée entre agriculteurs et coopératives, et grâce à l’implication d’investisseurs. Autrement dit, il ne suffit pas de cultiver davantage : il faut cultiver mieux, plus collectivement, et avec des chaînes d’appui plus solides.


Ce choix du maïs comme priorité s’explique par son potentiel économique et sa place dans les systèmes de culture. Dans une région où les producteurs recherchent des cultures à valeur commerciale stable, le maïs apparaît comme une filière capable d’absorber de nouvelles surfaces, de stimuler les coopératives et d’attirer des acteurs privés. La Directrice Générale a, de fait, positionné la Bongolava comme un espace pilote pour une campagne accélérée, organisée et soutenue par plusieurs acteurs.


Une articulation régionale renforcée : rôle de la DRAE et orientations stratégiques


La mission du 28 novembre n’a pas seulement été une tournée de terrain. Elle a aussi été un moment de structuration administrative et de clarification stratégique. Une réunion avec l’équipe de la DRAE Bongolava a servi de cadre officiel pour communiquer les nouvelles orientations stratégiques. Cette étape est essentielle : sans relais régional aligné, les décisions prises sur le terrain risquent de rester lettre morte.


La DRAE, en tant qu’organe technique régional, dispose d’un rôle pivot dans la mise en œuvre des politiques agricoles. La Directrice Générale a donc pris soin de dialoguer avec ses équipes, afin de consolider une chaîne de commandement et d’accompagnement cohérente. Communiquer les orientations stratégiques signifie ici fixer les priorités, préciser les méthodes d’intervention et établir les responsabilités. Les équipes régionales deviennent les cheffes d’orchestre du suivi des coopératives, des formations, et de la logistique agricole liée à la campagne maïs.


Cette articulation régionale renvoie à l’objectif de renforcer l’application de la politique du ministère. Une politique agricole ne se déploie pas uniquement au niveau central : elle se décline dans les districts et les fokontany, au contact direct des producteurs. La visite montre que l’administration centrale souhaite donner un nouvel élan à cette déclinaison, en insistant sur un accompagnement de proximité, mais aussi sur une meilleure coordination entre programmes, coopératives et opérateurs privés.


L’implication de la Plateforme des producteurs de maïs dans la coordination des 300 hectares illustre également cette logique de gouvernance partagée. C’est une manière de distribuer les rôles : l’État impulse et encadre, les organisations paysannes organisent et exécutent, les partenaires soutiennent techniquement. La réunion avec la DRAE visait donc aussi à s’assurer que ce schéma est compris et intégré dans la pratique régionale.


En arrière-plan, la Directrice Générale a réaffirmé la nécessité d’encourager la collaboration entre agriculteurs, coopératives, secteur privé et ministère. Cette collaboration suppose une médiation régionale permanente. La DRAE apparaît comme ce médiateur : elle doit faciliter les liens, organiser les échanges techniques, et aider à résoudre les frictions éventuelles. La mission a ainsi renforcé sa légitimité et, par la même occasion, rappelé sa responsabilité dans la réussite de la campagne agricole à venir.


Les prochaines étapes : de la décision à la transformation durable


La visite du 28 novembre s’est conclue par une liste d’étapes suivantes, conçues comme une feuille de route opérationnelle. L’ambition est de transformer rapidement les décisions en actions visibles. La première étape est le lancement technique et logistique des travaux sur les 300 hectares prévus. Il s’agit d’un chantier immédiat : ouvrir et aménager les terrains, organiser l’accès aux parcelles, coordonner le travail collectif et assurer le soutien technique à la mise en culture.


La seconde étape concerne le renforcement de l’approvisionnement en semences et en engrais pour la campagne maïs 2025. Cette priorité fait écho aux échanges réalisés avec l’association des producteurs de semences. L’augmentation des surfaces implique un volume d’intrants supérieur, mais surtout une qualité constante. Le ministère et ses partenaires devront donc garantir que les semences disponibles correspondent aux standards attendus et qu’elles parviennent aux producteurs en temps voulu. De même, l’accès aux engrais devient une condition de rendement, particulièrement si l’objectif est de produire davantage sur des surfaces nouvelles.


Une autre étape clé est la poursuite des formations, du suivi et de l’appui aux coopératives au niveau des districts et des fokontany. Cette mention souligne que la réussite ne dépend pas seulement de la mise en culture initiale. Elle repose sur une montée en compétences continue : techniques culturales, gestion collective, leadership coopératif, compréhension des marchés. Les formations et l’appui dans les territoires signifient que la stratégie coopérative ne se limite pas à une posture politique, mais s’inscrit dans la durée. Chaque district et chaque fokontany deviennent un terrain d’application où les coopératives apprennent, s’organisent et consolident leurs pratiques.


Le soutien spécifique à la Plateforme des producteurs de maïs fait partie de cette logique. En la plaçant au centre du dispositif de coordination, le ministère fait de cette plateforme un acteur clé. L’aider signifie renforcer ses capacités de planification, de mobilisation paysanne, de suivi des travaux et de négociation avec les autres partenaires. Cette plateforme ne doit pas être une structure symbolique, mais une coordinatrice active capable de faire le lien entre terrain et institutions.


Enfin, un élément transversal ressort : l’amélioration des mécanismes de liaison entre agriculteurs, opérateurs et marchés afin d’accroître la production et les revenus des paysans. Cette étape traite le cœur économique de la politique agricole. Produire davantage ne garantit pas automatiquement de meilleurs revenus. Pour que l’augmentation de la production se traduise par une amélioration du niveau de vie, il faut consolider les circuits de commercialisation, fluidifier l’information sur les prix, sécuriser les débouchés et renforcer le pouvoir de négociation des producteurs.


Cette perspective relie toutes les dimensions de la mission : écoute des riziculteurs et semenciers, valorisation des coopératives, décision sur les 300 hectares, implication potentielle d’investisseurs, et appui régional par la DRAE. L’ensemble dessine une trajectoire : convertir une visite officielle en point de bascule vers une transformation durable. La Bongolava se retrouve ainsi à un moment charnière. D’un côté, les défis de la production et de la qualité des intrants demeurent ; de l’autre, une mobilisation institutionnelle se met en place, avec des décisions concrètes et un calendrier serré.


Au terme de cette mission, la Région Bongolava apparaît comme un espace d’expérimentation mais aussi d’engagement ferme. La Directrice Générale y a apporté une vision, des encouragements et des décisions. Les prochaines semaines diront si la dynamique enclenchée par la visite parvient à se traduire en champs aménagés, en coopératives renforcées et en producteurs mieux reliés aux marchés. Une chose est déjà acquise : l’agriculture et l’élevage de la Bongolava sont désormais placés sous le signe d’une campagne 2025 que l’État veut collective, productive et économiquement bénéfique.

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