Des pages Facebook intrigantes telles que « La Moldavie est pleine de surprises », « Moldavie en direct », ou encore « Inspiration de Moldavie » ont fait leur apparition récemment. Ces pages, principalement en roumain mais aussi en russe, se présentent comme des plateformes journalistiques ou d'actualités, traitant abondamment de la politique et de l'économie moldaves.
Une campagne d'ingérence révélée
Selon les informations partagées avec Le Monde par l'ONG Reset, ces pages fictives sont au cœur d'une campagne d'ingérence massive entamée en juillet 2023. Cette campagne vise à défendre les intérêts et les personnalités prorusses en Moldavie, s'appuyant sur la régie publicitaire de Facebook.
Des investissements considérables
Cette opération de manipulation se distingue par les moyens substantiels investis, évalués entre 198 000 et 280 000 euros depuis juillet. Cette somme représente près d'un quart des dépenses totales dans la publicité politique sur Facebook en Moldavie depuis 2020, selon les déclarations de l'organisation Reset. Un rapport préliminaire mentionne 605 publicités identifiées depuis juillet, générant au moins 155 millions de vues.
Ciblage de l'Union européenne
L'objectif principal de cette campagne est de promouvoir les investissements en Moldavie d'Ilan Shor, un oligarque moldave prorusse notoire actuellement sous le coup de sanctions, tant américaines qu'européennes, pour ses liens avec les autorités russes. Une publicité sur la page « Moldavie en direct » vantant les travaux réalisés par l'équipe d'Ilan Shor, pour un montant de plus de 1 500 euros et vue par près d'un million de personnes, illustre cette stratégie de promotion.
Des pratiques manipulatrices
L'utilisation de pages fictives pour influencer l'opinion publique et promouvoir des intérêts spécifiques démontre une nouvelle forme de manipulation et de propagande sur les réseaux sociaux. Ces opérations soulignent également la nécessité de surveiller et de réguler de manière rigoureuse la publicité politique en ligne pour prévenir de telles interférences.