Carrefour Brésil sous le feu des critiques pour ses liens avec un éleveur accusé de déforestation

Le premier groupe de distribution alimentaire du Brésil, Carrefour, se retrouve au centre d'une controverse suite à des révélations selon lesquelles l'une de ses chaînes d'approvisionnement en viande serait liée à la déforestation illégale de l'Amazonie.

Enquête révélatrice

Le média d'investigation Reporter Brasil a récemment mis en lumière des liens préoccupants entre Carrefour et un fournisseur majeur, le groupe Frialto. Selon cette enquête, Frialto s'approvisionnerait auprès de l'éleveur Bruno Heller, notoirement connu comme étant "le plus grand destructeur du biome amazonien jamais enquêté".

Destruction à grande échelle

Heller est accusé d'avoir illégalement rasé 6 500 hectares de forêt à Novo Progresso, dans l'État du Para, soit une superficie équivalente au double de la ville de Bruxelles. Depuis 1990, les propriétés détenues par la famille Heller ont accumulé 43 amendes pour une somme totale de 27 millions de reis (soit 5,12 millions d'euros) pour déforestation illégale et acquisition de bétail de zones protégées.

Opération de "blanchiment"

L'enquête suggère une astuce déployée par Heller pour contourner les régulations : le bétail, initialement élevé dans des fermes accusées de déforestation, serait ensuite transféré vers des fermes au nom de sa fille, Tatiana Heller. Ces dernières respecteraient, sur le papier, toutes les normes environnementales.

Questions pour Carrefour

La grande question demeure : comment un acteur majeur de la distribution comme Carrefour a-t-il pu manquer de vigilance face à cette chaîne d'approvisionnement controversée ? Cette affaire souligne la nécessité pour les grandes entreprises d'avoir une visibilité totale sur leurs chaînes d'approvisionnement afin de garantir une exploitation durable et éthique.

Alors que la déforestation continue d'être un sujet majeur d'inquiétude mondiale, les entreprises doivent faire preuve de prudence et d'intégrité dans leurs pratiques d'approvisionnement. Les consommateurs et les défenseurs de l'environnement attendent désormais une réponse de Carrefour face à ces révélations.