Dans l'affaire du réseau French Bukkake, où des centaines de vidéos pornographiques mettant en scène des agressions sexuelles ont été filmées et diffusées, les victimes se battent pour la reconnaissance des traumatismes subis, demandant la qualification de "torture", une revendication contestée par le parquet général. Actuellement en attente de la décision de la chambre de l’instruction, les parties civiles révèlent les séquelles persistantes et les traumas psychologiques qui marquent leur quotidien.
Le lourd tribut des victimes
Chaque matin, Emilie (nom fictif), l'une des victimes, entame sa journée en ingérant différents médicaments pour apaiser son hyperacousie, sa tachycardie, et son anxiété généralisée, des effets indélébiles des agressions subies. Son bruxisme, se traduisant par une crispation dentaire intense, a nécessité des injections de botox coûtant près de 700 euros pour soulager sa mâchoire. Elle déplore les 12 000 euros de frais médicaux engagés pour gérer les conséquences physiques et psychologiques des viols subis dans le cadre de cette affaire.
La dimension judiciaire de l'affaire L'enquête, ouverte au printemps 2020, menée par la gendarmerie de Paris, a abouti à une ordonnance de mise en accusation devant la cour criminelle départementale de Paris en août 2023. Cette ordonnance réclame la mise en accusation de dix-sept hommes pour des chefs d'accusation incluant "viols en réunion", "traite d’êtres humains en bande organisée" et "proxénétisme aggravé" impliquant près de cinquante parties civiles.
Quête de justice et appel à la reconnaissance
Les victimes, confrontées aux séquelles dévastatrices, souhaitent que la chambre de l’instruction reconnaisse un ensemble de circonstances aggravantes, ouvrant la voie à un procès devant une cour d’assises et à des peines plus lourdes pour les accusés. Leur combat judiciaire vise à obtenir une reconnaissance officielle des traumatismes infligés, offrant ainsi une voie vers une justice adéquate face à l'horreur vécue.