Coopération renforcée entre Madagascar et la Banque mondiale : un partenariat tourné vers les services essentiels
- TAHINISOA Ursulà Marcelle
- il y a 1 jour
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Le Palais de Mahazoarivo a été le théâtre, le 30 octobre 2025, d’une rencontre d’importance entre le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Rajaonarivelo Herintsalama Andriamasy, et M. Atou Seck, représentant résident de la Banque mondiale à Madagascar. Cette entrevue s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération entre la Grande Île et l’institution financière internationale. Elle a permis d’aborder plusieurs questions cruciales pour le développement du pays, notamment l’accès à l’eau, à l’énergie, à la santé et à l’éducation. Ces échanges traduisent la volonté commune d’accélérer la mise en œuvre de réformes destinées à améliorer la qualité de vie de la population malgache.

Une rencontre stratégique au cœur des réformes nationales
La rencontre de Mahazoarivo s’inscrit dans un contexte de réformes économiques et sociales profondes, engagées par le gouvernement malgache sous l’impulsion du Président de la République. Le Premier ministre Rajaonarivelo Herintsalama Andriamasy a tenu à réaffirmer l’engagement de l’État à concrétiser les projets prioritaires inscrits dans ce vaste programme. La Banque mondiale, partenaire historique du développement de Madagascar, joue un rôle central dans le financement, l’accompagnement technique et la coordination de ces initiatives.
Lors de cet entretien, les discussions ont été franches, orientées vers les solutions concrètes et l’efficacité dans l’action publique. Le représentant de la Banque mondiale, M. Atou Seck, a salué les efforts entrepris par le gouvernement pour améliorer la gouvernance économique, renforcer la transparence et stimuler les investissements publics dans les secteurs vitaux. Il a réaffirmé le soutien de son institution aux priorités fixées par les autorités malgaches, en insistant sur la nécessité d’une approche pragmatique et mesurable.
Les deux parties ont convenu de poursuivre un dialogue continu, en mettant à contribution leurs équipes techniques respectives dès la semaine suivante. L’objectif : établir un calendrier précis de mise en œuvre, identifier les obstacles persistants et accélérer le déploiement des projets structurants destinés à répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.
L’accès à l’eau et à l’énergie, des priorités nationales
L’un des points centraux de cette rencontre a été la question de l’accès à l’eau et à l’énergie. Ces deux secteurs demeurent parmi les plus stratégiques pour le développement du pays, mais également parmi les plus fragiles. À Madagascar, une part importante de la population, notamment en milieu rural, reste privée d’accès à des services de base fiables et abordables. Cette situation freine non seulement le développement économique, mais aussi la santé publique, l’éducation et la sécurité alimentaire.
Le Premier ministre a rappelé que le gouvernement a fait de l’accès universel à l’eau potable et à l’électricité une priorité nationale. Des projets ambitieux sont déjà en cours, portés par différents ministères et soutenus par des partenaires internationaux, dont la Banque mondiale. Le défi reste néanmoins considérable : infrastructures vétustes, financement limité, contraintes géographiques et administratives, ainsi qu’une forte croissance démographique accentuent la pression sur les ressources disponibles.
M. Atou Seck a souligné, de son côté, la volonté de la Banque mondiale de renforcer son appui à ces secteurs, à travers des programmes ciblés de modernisation des réseaux, de diversification énergétique et de développement durable. L’institution plaide pour une approche intégrée qui associe les collectivités locales, le secteur privé et la société civile afin de garantir la pérennité des projets. La coopération technique envisagée devra permettre d’améliorer la gouvernance du secteur, d’optimiser la gestion des ressources et d’assurer la transparence dans l’allocation des fonds.
Les discussions ont également abordé la question du financement des énergies renouvelables. Madagascar dispose d’un potentiel considérable en matière d’hydroélectricité, de solaire et d’éolien. La Banque mondiale encourage la mise en place de partenariats public-privé pour exploiter ces atouts et réduire la dépendance aux sources d’énergie importées. À moyen terme, la transition énergétique pourrait contribuer à la création d’emplois locaux, à la réduction des coûts de production et à la protection de l’environnement.
L’éducation et la santé, piliers du développement humain
Outre les questions d’eau et d’énergie, la rencontre de Mahazoarivo a également porté sur les secteurs de l’éducation et de la santé, considérés comme les piliers du développement humain. Le gouvernement malgache a réaffirmé sa détermination à investir dans ces domaines pour garantir un avenir meilleur à la jeunesse du pays. Ces enjeux, étroitement liés à la réduction de la pauvreté, constituent également des priorités pour la Banque mondiale, qui accompagne de longue date Madagascar dans la mise en œuvre de programmes sociaux.
Le système éducatif malgache fait face à de nombreux défis : infrastructures insuffisantes, manque de matériel pédagogique, formation des enseignants, et taux élevé d’abandon scolaire. Ces problèmes compromettent la qualité de l’enseignement et freinent l’émergence d’une main-d’œuvre qualifiée. La Banque mondiale s’engage à soutenir les réformes structurelles dans ce secteur, notamment par le biais de projets visant à réhabiliter les établissements scolaires, à renforcer la formation des enseignants et à améliorer l’accès à l’éducation pour les filles.
Sur le plan sanitaire, la situation est tout aussi préoccupante. L’accès aux soins reste limité dans de nombreuses régions du pays, et les inégalités territoriales persistent. Les discussions ont mis en avant la nécessité d’améliorer la couverture médicale, de renforcer les infrastructures hospitalières et de garantir un approvisionnement régulier en médicaments essentiels. La Banque mondiale appuie déjà plusieurs initiatives dans ce domaine, notamment en matière de santé maternelle et infantile, de lutte contre la malnutrition et de prévention des maladies transmissibles.
Les deux parties ont convenu d’intensifier leur collaboration technique pour renforcer la résilience du système de santé malgache. L’objectif est d’assurer une réponse efficace aux besoins immédiats tout en construisant un système plus robuste et équitable à long terme.
Une approche coordonnée pour des résultats rapides et durables
La coopération entre Madagascar et la Banque mondiale ne se limite pas à un appui financier. Elle repose sur une approche coordonnée, orientée vers les résultats. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’obtenir des impacts tangibles dans un délai raisonnable. Pour cela, la synergie entre les institutions publiques, les partenaires internationaux et les acteurs du terrain est jugée indispensable.
Les discussions à Mahazoarivo ont mis en lumière la volonté commune de renforcer les capacités techniques des administrations malgaches afin d’améliorer la mise en œuvre des projets. L’efficacité de l’action publique dépend largement de la coordination entre les différents ministères et de la fluidité des procédures. Des mécanismes de suivi et d’évaluation seront renforcés pour mesurer les progrès réalisés et ajuster les interventions en temps réel.
La Banque mondiale, forte de son expérience dans divers pays en développement, a proposé d’accompagner le gouvernement dans la mise en place de ces outils. Elle s’engage à fournir une assistance technique pour le renforcement de la gouvernance, la gestion des finances publiques et la planification stratégique. L’objectif est de garantir une utilisation optimale des ressources disponibles et d’accélérer la transformation économique du pays.
Par ailleurs, les deux parties ont convenu d’organiser des réunions régulières pour assurer le suivi des engagements pris. Ces échanges permettront d’identifier rapidement les obstacles et de proposer des solutions adaptées. Cette méthode de travail s’inscrit dans une logique de transparence, d’efficacité et de redevabilité, éléments essentiels à la réussite de toute coopération internationale.
Vers un partenariat durable pour le développement de Madagascar
La rencontre du 30 octobre 2025 au Palais de Mahazoarivo symbolise la solidité du partenariat entre Madagascar et la Banque mondiale. Ce dialogue, axé sur la confiance et la responsabilité partagée, illustre la volonté des deux parties de construire une relation durable, fondée sur des objectifs communs et mesurables.
Le Premier ministre Rajaonarivelo Herintsalama Andriamasy a exprimé sa reconnaissance envers la Banque mondiale pour son soutien constant au développement du pays. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre les réformes nécessaires pour créer un environnement propice à la croissance inclusive. La Banque mondiale, pour sa part, a réitéré sa disponibilité à accompagner Madagascar dans ses efforts pour réduire la pauvreté, renforcer la résilience économique et améliorer les conditions de vie de la population.
Cette coopération s’inscrit dans la continuité d’un partenariat historique, mais avec une orientation résolument tournée vers les résultats. L’accent est mis sur la mise en œuvre rapide des projets et la recherche d’impacts concrets sur le terrain. La priorité donnée à l’eau, à l’énergie, à la santé et à l’éducation reflète la volonté de placer l’humain au cœur du développement.
Le dialogue entamé à Mahazoarivo marque une étape importante vers une nouvelle phase de coopération, plus dynamique et mieux coordonnée. Les deux parties ambitionnent de traduire leurs engagements en actions tangibles, capables de transformer durablement le quotidien des Malgaches. Dans un contexte mondial marqué par des défis économiques et climatiques majeurs, cette alliance entre le gouvernement malgache et la Banque mondiale revêt une importance stratégique pour l’avenir du pays.