La Conférence Épiscopale de Madagascar dénonce une corruption généralisée, mettant en lumière les défis énormes à surmonter pour établir un véritable état de droit.
Dans un contexte marqué par des défis socio-économiques constants, la Conférence Épiscopale de Madagascar (CEM) a pris une position ferme contre la corruption généralisée qui sévit dans tous les secteurs du pays, y compris au sein de l'Église. Hier, lors d'un message poignant adressé à la nation, les évêques ont dénoncé cette plaie qui non seulement entrave le développement mais alimente également la pauvreté endémique de l'île.
L'étendue de la corruption
La corruption à Madagascar n'est pas un phénomène nouveau, mais la CEM souligne son expansion alarmante à tous les niveaux de la société. « Presque tous les secteurs sont touchés par la corruption et sous son emprise, même au sein de l’Église », ont déclaré les évêques, ajoutant que « cela commence au niveau des responsables les plus proches de la population jusqu’à la plus haute sphère de l’État ». Les révélations indiquent que des personnalités haut placées et bien fortunées sont souvent impliquées dans ces réseaux de corruption, ce qui complique les efforts de réforme et de lutte contre ce fléau.
Un système anti-corruption questionnable
La mise en place d'un système anti-corruption a été saluée comme un pas en avant, mais la CEM remet en question son efficacité et sa portée réelle. « Un système anti-corruption a été mis en place mais on ne sait pas pour qui ? », s’interroge la Conférence, déplorant que ceux qui s'opposent à la corruption soient souvent victimes de pressions, d'intimidations, voire d'arrestations. Ces actions sapent la confiance dans les efforts gouvernementaux et soulignent l'urgence de réformes plus profondes et transparentes.
Corruption et retard de développement
En plus de la corruption, la CEM a mis en lumière d'autres problématiques majeures affectant le pays, notamment l'échec à instaurer une distribution d'électricité efficace, ce qui représente un obstacle majeur au développement. Les évêques ont souligné le besoin crucial pour Madagascar d'un leadership qui comprend et répond aux besoins réels de la population, regrettant l'absence de programmes de développement clairs et bien définis.
Enjeux électoraux et appel à l'intégrité
La discussion a également porté sur le processus électoral en cours, les évêques ayant insisté sur l'importance de la souveraineté nationale exprimée à travers le choix du peuple. Ils ont appelé à des élections libres et justes, où les candidats doivent rester fidèles à leur parole, une condition sine qua non pour établir un État fiable. La CEM espère que les élections se dérouleront dans un climat de respect et de paix, soulignant l'importance de la transparence et de la dignité dans le processus électoral.
L'appel de la Conférence Épiscopale de Madagascar est un rappel urgent que la lutte contre la corruption nécessite une volonté politique indéfectible et un engagement de toutes les couches de la société. En abordant ouvertement ces problèmes, la CEM cherche à catalyser un changement véritable et durable, essentiel pour la prospérité future de Madagascar. La corruption, bien plus qu'une simple affaire politique, est un mal profond qui nécessite une action résolue pour garantir justice, paix et développement pour tous les Malgaches.e Madagascar. La société malgache est à un tournant, et seuls l'intégrité et un engagement renouvelé envers la justice peuvent restaurer la confiance et l'espoir d'un avenir meilleur.
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