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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Crise minière à Fort-Dauphin : heurts violents lors de manifestations contre une société minière.

Les tensions à Fort-Dauphin ont atteint leur paroxysme lorsque des manifestants ont érigé un barrage sur la route reliant la mine, nécessitant l'intervention des forces de l'ordre régionales pour rétablir l'ordre.


Le calme apparent de la banlieue de Fort-Dauphin a été brutalement rompu par une vague de protestations acerbes contre une mine d'ilménite. Les opposants, regroupés au sein de l'association de lutte pour le Sud (LUSUD), dénoncent les effets dévastateurs de l'activité minière sur l'environnement, accusant la société de déverser ses eaux usées dans la nature. La situation s'est aggravée lorsque les forces de l'ordre ont été dépêchées à Mandena pour démanteler un barrage humain érigé par les manifestants depuis une semaine. Face à l'avancée des forces de l'ordre, la foule en colère a répondu en lançant des projectiles, provoquant une escalade de la violence.


La réplique des autorités n'a pas tardé à venir. Selon un militaire sur place, des tirs de grenades lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les émeutiers, causant ainsi des blessures à huit individus. La situation est sur le point de dégénérer en une catastrophe totale, mettant en évidence les enjeux de pouvoir, d'argent et d'environnement qui alimentent les flammes de cette crise brûlante.


Dans cette année cruciale marquée par l'élection présidentielle, le dossier de la mine se révèle être une véritable bombe à retardement. En effet, en janvier 2023, près de 3 382 pêcheurs locaux et 2 029 usagers de terres auraient conclu un accord d'indemnisation avec la société minière, mettant ainsi fin aux doléances et manifestations. Cependant, la foule qui bloque la mine depuis plusieurs jours est composée d'habitants des villages voisins qui estiment être les victimes impuissantes de l'exploitation minière. Ces derniers refusent de signer cet accord, considérant que le montant de compensation proposé est bien inférieur à la valeur des pertes subies en termes d'environnement, de santé et de qualité de vie.


En parallèle, les dirigeants de la mine, qui ont longuement négocié avec le gouvernement malgache pour le maintien des avantages fiscaux, se justifient en mettant en avant l'impact social de leur entreprise, qui emploie directement 2 000 personnes à Fort-Dauphin et soutient indirectement la vie de 11 000 habitants. La tension reste palpable dans cette région où la colère des riverains, exacerbée par les conséquences désastreuses de l'exploitation minière, menace de tout emporter sur son passage.

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