Débat politique sur le suivi psychiatrique des personnes radicalisées après l'attentat à Paris
- Volanirina Razafindrafito
- 5 déc. 2023
- 2 min de lecture

L'attentat survenu près de la Tour Eiffel à Paris, le 2 décembre, a ravivé le débat sur le suivi des détenus radicalisés présentant des troubles psychiques après leur libération de prison. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué un "ratage psychiatrique" dans le suivi du terroriste. Une question sensible alors que 20 % des individus inscrits au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) présentent des troubles psychologiques ou psychiatriques, selon le ministère de l'Intérieur.
Le cas d'Armand Rajabpour-Miyandoab
Le terroriste, Armand Rajabpour-Miyandoab, bien qu'il n'ait pas été diagnostiqué comme psychotique, avait eu au moins un épisode délirant en détention. En 2019, il avait confié à un surveillant qu'il entendait les voix des terroristes du Bataclan et qu'il avait des pensées violentes envers ses parents.
L'injonction de soins
Dans le cadre de son sursis avec mise à l'épreuve, un juge avait prononcé une injonction de soins. Après sa libération de prison en mars 2020, il avait l'obligation de consulter un psychiatre pendant trois ans. Il avait respecté cette obligation en rendant trente-cinq visites à son psychiatre au cours de cette période.
Interruption du traitement
Cependant, en mars 2022, Armand Rajabpour-Miyandoab avait interrompu son traitement en accord avec son médecin. Son sursis avec mise à l'épreuve avait pris fin en avril 2023, accompagné d'un rapport médical ne relevant aucune dangerosité psychiatrique et ne recommandant pas de reprise du traitement. Cependant, en octobre 2023, sa mère avait alerté les autorités sur son comportement isolé, indiquant une possible rechute.
Les critères d'hospitalisation sous contrainte
Malgré ces signaux, le comportement d'Armand Rajabpour-Miyandoab ne semblait pas représenter une menace immédiate pour l'ordre public, ne répondant pas aux critères nécessaires pour une hospitalisation sous contrainte. Les soins psychiatriques sur décision du représentant de l'État sont réservés aux personnes dont les troubles mentaux compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte de manière grave à l'ordre public, selon le code de la santé publique.
Le débat politique autour de la question du suivi psychiatrique des personnes radicalisées reste d'actualité.