La Cour interaméricaine des droits humains examine le droit à l'avortement pour la première fois de son histoire en examinant le cas d'une Salvadorienne qui a été empêchée de mettre fin à une grossesse à risque.
La Cour interaméricaine des droits humains (CIDH) examine actuellement le cas de Beatriz, une jeune Salvadorienne qui a été empêchée de mettre fin à une grossesse à risque en 2013. Beatriz souffrait d'une maladie auto-immune et le fœtus qu'elle portait était non viable en raison d'une grave malformation congénitale. Malgré ces risques, sa demande d'avortement a été rejetée par la Cour constitutionnelle du Salvador, qui interdit formellement l'avortement. Les tribunaux du pays peuvent condamner les femmes qui avortent à des peines allant jusqu'à 50 ans de prison. La CIDH devra se prononcer sur une éventuelle violation des droits humains et de la torture dans cette affaire. Le jugement est attendu dans environ six mois.
Selon Sara Garcia de l'Association pour la dépénalisation de l'avortement thérapeutique au Salvador, la décision de la Cour interaméricaine des droits humains dans l'affaire de Beatriz pourrait avoir des répercussions pour le droit à l'IVG sur tout le continent. En effet, si la Cour reconnaît l'avortement comme un droit dans certains cas, cela pourrait influencer d'autres affaires liées au droit à l'avortement en Amérique latine. Les arrêts de la Cour sont obligatoires et font jurisprudence, donc ils peuvent être repris par les États ou servir de levier à la société civile pour faire changer les choses. En Amérique latine, l'avortement est autorisé dans certains pays comme l'Argentine, la Colombie, Cuba, l'Uruguay et dans certains États du Mexique. Dans d'autres pays, comme au Chili, il est autorisé dans certaines circonstances, tandis que des interdictions totales s'appliquent au Salvador, Honduras, Nicaragua, Haïti et République dominicaine. Des rassemblements sont prévus à San José et à San Salvador.
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