Le récent changement à la tête du cabinet de la Présidence de Madagascar se déroule dans un contexte politique tendu. Le Général de Brigade, Jean-Yves Rasolondraibe, succède à Lova Hasinirina Ranoromaro comme directeur de cabinet de la Présidence. Cette passation de service, effectuée dans un environnement discret, se déroule dans un contexte où la fonction présidentielle est en suspens et où la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) a confié l'intérim du pouvoir à un gouvernement collégial. Que peut-on lire entre les lignes de cette passation et quels sont les enjeux pour le pays ?
Une passation sobre : signe d'incertitude ?
La sobriété de la cérémonie soulève des questions. Est-ce un signe d'une certaine incertitude ou une tentative d'éviter des projecteurs dans une période où les décisions de la HCC font polémique ? Ce changement intervient, en effet, après la démission de l'ex-président Andry Rajoelina et du président du Sénat, qui a renoncé à assumer l'intérim. Les couloirs du Palais d'Ambohitsorohitra semblent étrangement vides de véritable leadership.
Une transition dans la transition ?
Lova Hasinirina Ranoromaro, la Dircab par intérim, s'est vue attribuer un poste stratégique dans l'équipe de campagne d'Andry Rajoelina. Cela signifie-t-il que la campagne électorale à venir sera le véritable champ de bataille pour la légitimité ? La réaffectation de Ranoromaro pourrait signaler des manœuvres en vue de la future élection, surtout dans un climat où le contrôle du pouvoir est confié à un gouvernement collégial.
Quel rôle pour le général Rasolondraibe ?
La nomination d'un général de brigade à ce poste clé est-elle une manœuvre pour consolider la stabilité, ou plutôt une stratégie pour renforcer le pouvoir de l'État militaire en cette période incertaine ? Le choix du profil militaire pour ce rôle clé mérite un examen minutieux, surtout lorsque la structure même du pouvoir est en question.
Entre enjeux politiques et défis institutionnels
La nomination de Rasolondraibe pourrait être considérée comme un symbole d'une recherche de stabilité ou au contraire comme le signe d'un durcissement du régime. Quoi qu'il en soit, elle survient dans une période où les Malgaches cherchent des réponses et une direction claire de la part de leurs institutions.
Vers une nouvelle dynamique ?
La scène politique à Madagascar se trouve à un carrefour. Les mouvements au sein du cabinet présidentiel sont plus que de simples nominations ; ils sont le reflet d'un climat politique marqué par l'incertitude et la défiance. La nouvelle configuration du pouvoir nécessite une vigilance accrue de la part des citoyens et des observateurs, car elle pourrait bien donner la tonalité des mois à venir.
La nomination du nouveau Dircab dans ce climat flou n'est pas seulement un changement de personnel. C'est une pièce d'un puzzle complexe qui dessine le paysage politique et institutionnel de Madagascar. Il sera intéressant de voir comment ce nouveau visage influencera la dynamique politique dans les mois à venir.
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