Découragement et départs annoncés. Au terme d'une année marquée par la polarisation et l'agressivité des débats politiques, de nombreux membres du Congrès américain envisagent de quitter leurs fonctions. Un consensus semble émerger : le travail au Congrès devient de plus en plus décourageant et fatiguant. Actuellement, 22 démocrates et 11 républicains à la Chambre des représentants ont déjà déclaré qu'ils ne se représenteraient pas lors des élections de novembre 2024. Ces chiffres pourraient augmenter dans les semaines à venir, avec trois démocrates et quatre républicains qui prévoient même de se retirer avant la fin de leur mandat. Parmi eux, Kevin McCarthy (Californie), qui a annoncé son départ le 31 décembre après dix-sept ans de mandat, suite à sa défaite dans la course au poste de speaker, face à l'opposition interne de certains membres extrémistes de son parti.
Contexte politique tendu. Le Congrès, lieu par excellence de la polarisation politique, a connu des périodes de coopération et d'autres plus agitées. La composition actuelle du 118e Congrès est marquée par une ambiance singulière. Des manœuvres politiques, telles que la prise en otage par les républicains de l'aide à l'Ukraine et à Israël pour influencer les règles du droit d'asile aux États-Unis, ont exacerbé les tensions. De plus, le risque de nouveau shutdown en janvier 2024, une troisième menace en dix mois, vient alourdir le climat politique déjà tendu. Ce shutdown pourrait entraîner une interruption des activités fédérales non essentielles par manque de financement.
Le désir de changement. En dépit de ces départs, beaucoup d'élus ne prévoient pas de quitter la sphère politique. Certains envisagent de poursuivre leur engagement politique différemment ou de soutenir des initiatives pour restaurer un climat plus serein et productif au sein du Congrès. Kevin McCarthy, par exemple, a exprimé son intention de lever des fonds pour trouver des conservateurs favorables à la gouvernance et a souligné l'importance de l'ordre dans un contexte où le chaos nuit à la productivité politique.