Escalade de violence en marge des élections à Madagascar
- Andriamihaja Rafanomezantsoa
- 13 nov. 2023
- 2 min de lecture

L'atmosphère politique à Madagascar se détériore rapidement alors que le pays se prépare pour le premier tour des élections. Les manifestations organisées par le collectif des candidats se font de plus en plus intenses et agressives, donnant lieu à des affrontements répétés et de plus en plus violents avec les forces de l'ordre.
Confrontations incessantes
L'approche du scrutin semble attiser les tensions. Samedi dernier, une tentative de rassemblement pacifique sur la Place du 13 mai a viré au chaos. Des barricades érigées par les manifestants dans les rues adjacentes à Analakely ont conduit à des échauffourées avec les forces de l'ordre. La situation s'est rapidement envenimée, les pierres lancées par les protestataires répondant aux bombes lacrymogènes des policiers. Les barrages établis à Antaninandro, Andravoahangy et Ankadifotsy n'ont fait qu'intensifier la confrontation, qui a duré jusqu'en fin de journée, faisant des blessés des deux côtés et aboutissant à plusieurs arrestations.
Montée de l'agressivité
Les témoignages recueillis auprès des autorités mettent en évidence l'agressivité croissante des manifestants. Des armes de fortune dangereuses ont été saisies, et des membres des forces de l'ordre ont été blessés lors des affrontements. Des groupes de manifestants, décrits comme des "gros bras", ont intimidé les journalistes et occupé des points stratégiques, aggravant le climat d'insécurité.
Colère et organisation spontanée
L'exaspération des manifestants est palpable. À Ankadifotsy, des blocages de rues ont été observés, signe d'une colère qui se traduit par une volonté de durcir le mouvement. Sans leadership clair, les protestataires s'organisent de manière autonome, laissant présager une radicalisation possible des actions à venir.
Victimes collatérales
La répression des manifestations par les forces de l'ordre, bien que plus mesurée par rapport aux événements de mercredi, continue de faire des victimes graves. Un incident particulièrement tragique a eu lieu à Andravoahangy, où un civil a été gravement blessé par un tir de bombe lacrymogène. Le bilan humain s'alourdit, les victimes collatérales s'accumulant au fil des jours.
La promesse d'une sécurité renforcée jusqu'à la fin du processus électoral par le préfet d'Antananarivo laisse entrevoir une période de troubles prolongés. Les manifestants, déterminés à lutter contre ce qu'ils considèrent comme une oppression, sont prêts à intensifier leur mouvement, faisant craindre une escalade de violence à mesure que le jour du vote approche.