Le Collectif des candidats malgaches ayant perdu lors des élections du 16 novembre 2023 a présenté une "Feuille de route de sortie de la crise politique et institutionnelle". Cette proposition suscite la controverse, car elle suggère la mise en place d'une période intérimaire, une transition politique sans toutefois utiliser ce terme.
Une initiative unilatérale
Ce qui distingue cette proposition de la Feuille de route de 2011, c'est qu'elle est élaborée de manière unilatérale par le Collectif des 11 candidats, sans être issue d'une initiative de la communauté internationale. En 2011, un accord politique avait été signé sous les auspices de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe), reconnaissant Andry Rajoelina comme président de la Transition.
Exclusion d'Andry Rajoelina
La proposition de Transition 2023 suggère que l'ancien président, du fait de sa naturalisation française, ne serait plus éligible à la présidence de la République. Cependant, son parti et ses membres pourraient participer au processus intérimaire et aux futures élections. Cette clause est largement interprétée comme une manœuvre d'exclusion politique visant à éliminer le président sortant, qui a été réélu au premier tour des élections.
Contradiction avec la Feuille de route
Cette exclusion est en contradiction avec l'esprit et la lettre de la Feuille de route proposée, qui vise à mettre en place une "structure intérimaire neutre et inclusive" chargée d'organiser des élections crédibles, libres et transparentes. L'accord politique suggère également la nomination d'un Premier ministre militaire par consensus, ce qui soulève des questions sur la séparation des pouvoirs.
Durée de la Transition
La proposition prévoit une période intérimaire de six mois, se terminant après les élections, avec la mise en place d'une Cour Électorale Spéciale pour régler les contentieux électoraux. Cette Feuille de route remettrait en question l'élection présidentielle récente et le pouvoir du président réélu.
Une situation politique tendue
La proposition de Feuille de route de l'opposition intervient dans un contexte politique tendu à Madagascar, à un jour de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle par la Haute Cour Constitutionnelle. Elle suscite des débats sur la légitimité de cette initiative et sur la manière de résoudre les crises politiques et institutionnelles dans le pays.
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