Le second semestre de cette année s’annonce particulièrement difficile pour les finances publiques de Madagascar. En effet, le pays pourrait être contraint par ses bailleurs de fonds de procéder à une coupe budgétaire drastique de près de 50%. Cette mesure, à intégrer dans la loi de finances rectificative (LFR) de 2024, pourrait conduire l’État à adopter une austérité forcée.

Cette recommandation survient alors qu’une réunion du Conseil d’Administration du Fonds monétaire international (FMI) est prévue pour le 18 juin 2024. D’ici là, le gouvernement malgache doit impérativement ajuster plusieurs indicateurs économiques pour répondre aux exigences de ses partenaires financiers. La réduction budgétaire est considérée comme nécessaire pour obtenir le soutien du FMI dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que celui d’autres institutions financières internationales.
Critiques des subventions actuelles
Les subventions, notamment celles allouées à l’énergie et aux carburants, font l’objet de vives critiques. Ces subventions profitent principalement à une minorité, laissant la majorité de la population sans bénéfices tangibles. Les partenaires techniques et financiers de Madagascar recommandent de réorienter ces fonds vers des dépenses qui pourraient avoir des retombées positives sur le bien-être général de la population et stimuler la croissance du PIB.
Conséquences potentielles de la coupe budgétaire
Une coupe budgétaire de cette ampleur pourrait avoir des conséquences significatives sur plusieurs secteurs clés de l’économie malgache. Les dépenses publiques étant un moteur important de l’économie, une réduction de 50% pourrait entraîner une contraction de l’activité économique, affecter les services publics essentiels et aggraver les conditions de vie de nombreuses personnes.
Impact sur les services publics
La santé, l’éducation, et les infrastructures sont des domaines qui risquent d’être particulièrement touchés par les réductions budgétaires. Avec moins de fonds disponibles, le gouvernement pourrait être contraint de réduire les services ou de retarder des projets cruciaux. Cela pourrait exacerber les inégalités et nuire aux efforts de développement à long terme.
Réactions des économistes et des citoyens
Les économistes malgaches et les citoyens expriment des préoccupations croissantes concernant les effets potentiels de cette austérité forcée. Beaucoup craignent que les coupes budgétaires n’aggravent les difficultés économiques et sociales du pays. Des manifestations et des protestations pourraient survenir si la population perçoit ces mesures comme injustes ou inefficaces.
Stratégies pour atténuer les impacts négatifs
Pour atténuer les impacts négatifs de la coupe budgétaire, le gouvernement pourrait explorer plusieurs stratégies. Une meilleure gestion des ressources existantes, une lutte accrue contre la corruption et une optimisation des recettes fiscales sont essentielles. En outre, le gouvernement pourrait chercher à diversifier ses sources de revenus en encourageant les investissements étrangers et en développant de nouvelles industries.
Le rôle des partenaires internationaux
Les partenaires internationaux jouent un rôle crucial dans cette période de transition économique. En plus de fournir une aide financière, ils peuvent offrir des conseils techniques et des ressources pour soutenir les réformes structurelles. Une coopération étroite avec ces partenaires est nécessaire pour garantir que les mesures d’austérité soient mises en œuvre de manière à minimiser les souffrances de la population.
Réorientation des dépenses publiques
La réorientation des subventions vers des secteurs plus productifs pourrait être une solution pour maximiser l’impact des dépenses publiques. Investir dans des projets d’infrastructure durable, des programmes d’éducation et des initiatives de santé publique pourrait avoir des retombées positives à long terme et stimuler la croissance économique.
La coupe budgétaire de près de 50% envisagée dans la loi de finances rectificative 2024 représente un défi majeur pour Madagascar. Si elle est nécessaire pour répondre aux exigences des partenaires financiers internationaux, elle nécessite une gestion prudente et stratégique pour éviter des répercussions négatives sur l’économie et le bien-être de la population. Une approche équilibrée, combinant rigueur budgétaire et investissements ciblés, pourrait permettre au pays de surmonter cette période difficile tout en posant les bases d’une croissance économique durable et inclusive.