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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Fissures sociales: l’élection, miroir d'une nation divisée


Le paysage politique malgache est aujourd'hui teinté d'une couleur alarmante, celle d'une nation à la croisée des chemins, oscillant dangereusement entre une unité nationale fragile et la menace latente d'un conflit civil. Les récents événements, en particulier ceux du samedi tumultueux, illustrent non seulement une polarisation croissante entre les "oranges" et les "choux-fleurs" mais aussi un présage sinistre d'une société au bord de la fracture.


Un samedi sous haute tension

Les scènes chaotiques de ce samedi ont exacerbé les craintes d'un affrontement imminent. Les rues d'Antananarivo n'étaient pas témoins de la campagne électorale habituelle mais plutôt d'une démonstration de divisions profondes. Les partisans du président, les "oranges", ont pris d'assaut les lieux de rassemblement, non pas pour dialoguer, mais pour provoquer les "choux-fleurs", partisans du Collectif des candidats. La confrontation, autrefois verbale, risquait de dégénérer à tout moment, chaque insulte jetant de l'huile sur le feu d'une situation déjà explosive.


La guerre civile, un spectre grandissant

Ces tensions ravivent les questions douloureuses: qui bénéficie de cette discorde civile? La stratégie adoptée par les pro-Rajoelina est-elle un jeu de poker audacieux ou une imprudence aux conséquences irréversibles? Les contre-manifestations, loin d'être des réponses spontanées, semblent orchestrées, alimentant un cycle dangereux de provocation et d'agression. Ce jeu dangereux flirtant avec le chaos indique un pas de plus vers l'abîme de la confrontation civile.


Les fauteurs de troubles: symboles d'une politique toxique

L'escalade de la violence ne s'est pas déroulée sans la participation active de ceux que l'on pourrait appeler les "gros bras". Ces individus, souvent transportés par des taxis-motos, sont devenus les instruments d'une stratégie plus sombre, celle de l'intimidation et de la confrontation directe. Recrutés sous de faux prétextes, leur mission réelle était de semer le chaos. Le témoignage d'un de ces acteurs révèle une réalité glaçante: la manipulation, l'intimidation et l'agression comme outils de campagne politique.


La Place du 13 mai: témoin silencieux d'un pays fracturé

Pendant que les citoyens risquaient de s'entredéchirer, la Place du 13 mai restait sous haute surveillance. Ce lieu emblématique, témoin de moments décisifs de l'histoire politique malgache, reflète la crise actuelle. Les forces de l'ordre, plutôt que de défendre la neutralité du terrain, semblent avoir pris parti, entravant les manifestations du Collectif et laissant le champ libre aux "oranges".


Le traitement des manifestants, l'arrestation et les blessures subies par les opposants ne sont pas seulement des incidents isolés; ils soulignent une réalité alarmante. Les institutions censées protéger les droits et garantir la sécurité sont perçues comme des outils politisés, aggravant la méfiance et la division.


Face à cette crise, un appel à la responsabilité collective est plus urgent que jamais. Les acteurs politiques, la société civile et les institutions doivent se réconcilier avec l'idée fondamentale de l'intérêt national. Le défi n'est pas seulement de traverser une élection mais de préserver l'unité et la cohésion d'une nation. La politique de division, l'escalade de la violence et la manipulation des masses sont des poisons qui, une fois infiltrés, sont difficiles à éradiquer. La préservation de l'unité nationale n'est pas une option, mais une nécessité impérieuse pour l'avenir du pays.

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