Paris accueille chaleureusement le leader gabonais neuf mois après le coup d'État.
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Neuf mois après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo Ondimba, le général Brice Oligui Nguema, désormais président de la transition au Gabon, a été reçu en grande pompe à l'Élysée par le président français Emmanuel Macron. Cette rencontre marquait la conclusion d'une tournée de cinq jours pour le général gabonais, qui s'efforce de légitimer son pouvoir sur la scène internationale.
La réception du 31 mai symbolise un tournant significatif dans les relations franco-gabonaises. Emmanuel Macron, conscient du recul de l'influence française au Sahel, semble vouloir renforcer ses liens avec Libreville. Ce rapprochement contraste fortement avec les relations tendues que la France entretient avec les dirigeants militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Un accueil diplomatique stratégique
L'accueil du général Oligui Nguema à Paris n'était pas simplement un geste de courtoisie. Il s'inscrit dans une stratégie plus large visant à stabiliser et renforcer les liens entre la France et le Gabon, pays francophone d'Afrique centrale. Emmanuel Macron, face à une baisse d'influence de la France dans la région du Sahel, voit dans le Gabon un partenaire stratégique.
Le général Oligui Nguema, âgé de 49 ans, a été traité avec tous les honneurs à l'Élysée, signe que la France considère désormais son régime comme un interlocuteur fiable. Cette rencontre pourrait marquer le début d'une nouvelle ère de coopération franco-gabonaise, basée sur des intérêts communs et une volonté mutuelle de stabilisation régionale.
Les enjeux d'une normalisation des relations
Pour Paris, cette rencontre est un moyen de réaffirmer sa présence et son influence en Afrique centrale, une région où les relations bilatérales sont cruciales. Le Gabon, avec ses ressources naturelles et sa position géopolitique, représente un atout non négligeable pour la France. En normalisant ses relations avec le régime de transition, Emmanuel Macron espère renforcer la position de la France face à une concurrence internationale croissante, notamment de la Chine et de la Russie.
Le général Oligui Nguema, quant à lui, cherche à obtenir une reconnaissance internationale qui légitimerait son pouvoir à l'intérieur du pays. Cette rencontre avec Emmanuel Macron, couverte par les médias, envoie un signal fort à la communauté internationale et aux opposants politiques internes : la France soutient la transition gabonaise.
Un contraste avec d'autres régimes militaires africains
La situation au Gabon se distingue nettement des crises politiques observées au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où les juntes militaires ont également pris le pouvoir. Alors que Paris a adopté une attitude de défiance et de sanctions vis-à-vis de ces régimes, la relation avec le Gabon semble plus prometteuse et ouverte au dialogue.
Ce contraste s'explique en partie par la stabilité relative du Gabon et l'absence de conflits armés majeurs. Le général Oligui Nguema, en se présentant comme un acteur de la stabilité et du développement, a réussi à convaincre Paris de la nécessité d'un soutien pragmatique plutôt que d'une confrontation.
Perspectives d'avenir pour la coopération franco-gabonaise
L'avenir des relations franco-gabonaises semble désormais orienté vers une coopération accrue. Des domaines tels que la sécurité, l'économie et l'éducation pourraient voir une intensification des échanges et des projets communs. La France, avec son savoir-faire et son expérience, pourrait jouer un rôle clé dans l'accompagnement de la transition gabonaise vers une démocratie stable.
La rencontre entre Emmanuel Macron et le général Oligui Nguema marque une étape importante dans la normalisation des relations entre la France et le Gabon. Elle reflète une volonté mutuelle de coopérer pour le bien-être des deux nations et pour la stabilité de la région. Le succès de cette approche dépendra toutefois de la capacité des deux dirigeants à transformer cette entente diplomatique en actions concrètes bénéfiques pour leurs populations respectives.