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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Gouvernement collégial à Madagascar : "coup d'état institutionnel" ou gouvernance réinventée ?


La récente décision de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) de Madagascar suscite un vent de tempête politique dans l'île. Quatre candidats de poids, représentant des partis majeurs, crient au "coup d'État institutionnel". Leur point de mire : la vacance présidentielle et la mise en place d'un gouvernement collégial à exercer les fonctions de chef d'État par intérim. Les accusations sont graves, et elles révèlent un manque de confiance abyssal envers les institutions juridiques censées être les piliers de la démocratie. Alors, que s'est-il vraiment passé, et doit-on parler d'un coup d'État déguisé en manœuvre constitutionnelle ?


Interprétation ou manipulation ?

L'enjeu principal tourne autour de l'interprétation de la Constitution. Les décisions prises par la HCC le 9 septembre ont mis en avant les articles 46 et 52 de la Constitution. Ces articles ont été "interprétés" pour justifier la vacance de la présidence et l'établissement d'un gouvernement collégial dirigé par le Premier ministre. Le problème, selon les candidats contestataires, est que cette interprétation s'éloigne du sens original des textes et a ouvert la voie à une manipulation politique. Mais ici, le mot "interprétation" prend tout son poids. Quand est-ce que l'interprétation devient manipulation, surtout lorsqu'il s'agit de la Constitution ?


Risque électoral : l'objet du litige

Au cœur de cette polémique, il y a aussi une inquiétude clairement formulée par les quatre candidats : celle de voir le Premier ministre aux commandes pendant la période électorale présidentielle. L'accusation implicite est que cette manœuvre est une stratégie calculée pour manipuler les résultats électoraux en faveur du pouvoir en place. Une accusation lourde, qui soulève la question de l'intégrité du processus électoral dans le pays. Comment peut-on garantir une élection libre et équitable dans un climat aussi tendu ?


La constitution : un bouclier ou une arme ?

Ce que cette affaire révèle, c'est une crise de confiance envers la HCC et, par extension, envers l'ensemble du système institutionnel malgache. Si les gardiens de la Constitution sont suspectés de la violer, à qui peut-on faire confiance ? Cette question n'est pas simplement rhétorique; elle touche à l'essence même du contrat social qui lie les citoyens et leurs institutions.


Un débat nécessaire

Les accusations portées par les quatre candidats sont trop sérieuses pour être ignorées. Elles méritent un débat public approfondi, ainsi qu'une enquête indépendante pour examiner les motivations et les actions de la HCC. Si la justice est réellement la gardienne de la Constitution et des droits des citoyens, alors elle doit être irréprochable. Sinon, elle n'est rien d'autre qu'un outil de pouvoir entre les mains d'une élite.


Dans ce climat de défiance, la HCC et les autres institutions ont l'obligation de faire toute la lumière sur cette affaire. Le peuple malgache mérite des réponses claires, et il est temps que la démocratie à Madagascar fasse ses preuves.

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