Israël : une guerre de l'ombre contre la CPI révélée - Pressions, intimidations et menaces, découvrez les manœuvres clandestines pour dissuader la justice internationale.
Depuis près de dix ans, les services de renseignement israéliens mènent une campagne clandestine contre la Cour pénale internationale (CPI), utilisant une variété de tactiques pour empêcher la poursuite de ses dirigeants. Une enquête approfondie du Guardian et du site israélien +972 a révélé l'ampleur de ces actions, allant des pressions diplomatiques aux menaces physiques, en passant par les écoutes téléphoniques et les intimidations.
Pressions et intimidations
En 2015, la CPI a commencé à examiner les allégations de crimes commis par Israël dans les territoires occupés. En réponse, Israël a intensifié ses efforts pour entraver les investigations. Selon des sources internes, les magistrats de la CPI ont été soumis à une série de pressions visant à dissuader toute action judiciaire. Une source de la Cour révèle que des menaces personnelles ont été proférées contre les procureurs, notamment des photographies prises autour des domiciles des magistrats et des menaces directes.
Fatou Bensouda, procureure de la CPI de 2012 à 2021, a été une cible principale de ces manœuvres. Durant son mandat, elle a subi des menaces physiques, des écoutes et des intimidations constantes. Des agents israéliens ont été observés autour de sa résidence, prenant des photos et la surveillant de près.
La réaction de la CPI
Malgré ces pressions, la CPI n'a pas reculé. Le 20 mai, le procureur Karim Khan a demandé l'émission de mandats d'arrêt contre le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le ministre de la défense Yoav Gallant pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Des mandats similaires ont été requis pour trois dirigeants du Hamas, incluant Yahya Sinouar, impliqué dans l'attaque du 7 octobre 2023.
La réponse d'Israël a été rapide et sévère. Selon une source à la CPI, jusqu'à la dernière minute, Israël a tenté de dissuader Karim Khan de procéder à ces demandes, utilisant tous les moyens possibles, y compris des menaces personnelles. En réaction, Karim Khan a publié un communiqué de protestation, rappelant que l'entrave au travail de la CPI est passible de cinq ans de prison.
La guerre de l'ombre continue
Le gouvernement israélien nie les accusations, les qualifiant de "fausses et infondées". Cependant, les preuves recueillies par les enquêteurs du Guardian et de +972, corroborées par des sources internes à la CPI, dessinent un tableau sombre des tactiques employées par Israël pour échapper à la justice internationale.
Ces révélations mettent en lumière les défis auxquels la CPI est confrontée lorsqu'elle enquête sur des crimes commis par des États puissants. La guerre de l'ombre menée par Israël contre la CPI illustre les tensions entre la quête de justice internationale et les efforts des États pour protéger leurs dirigeants.