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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

Photo du rédacteurRavoavahy Raharimalala

Guerre Israël-Hamas : Erdogan dans une position délicate


Dans un premier temps, le président turc a adopté une position prudente à l'égard d'Israël, mais a ensuite durci son discours après avoir échoué à jouer le rôle de médiateur dans les négociations avec le Hamas. Cette stratégie risque de renforcer son isolement et d'accroître les tensions avec Washington.

Le 29 octobre, la République turque a célébré un centenaire marquant. Cependant, l'atmosphère était particulièrement tendue. Il y a eu un défilé militaire impressionnant, la dépose d'une gerbe au monument d'Atatürk, le père fondateur de la Turquie moderne, et des feux d'artifice, mais le président Recep Tayyip Erdogan n'a pas prononcé de grand discours. La veille, à Istanbul, des centaines de milliers de personnes s'étaient rassemblées en solidarité avec les Palestiniens, qualifiant la manifestation de "plus grande au monde" contre les frappes israéliennes depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre, selon les organisateurs.


Erdogan a accusé l'Occident d'être "le principal coupable des massacres à Gaza" et Israël de commettre "des crimes de guerre". Il a réaffirmé que le Hamas n'était pas une organisation terroriste, insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un "groupe de combattants de la liberté luttant pour protéger leur peuple". Face au public, Erdogan a également interpellé les puissances occidentales en les soupçonnant de "créer une atmosphère de croisades" contre les musulmans.

Un discours contrastant Il est important de noter que cette position d'Erdogan contraste fortement avec sa rencontre, fin septembre, avec le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, après plus de dix ans de tensions. Aucun pays membre de l'OTAN n'avait jamais nié à Israël son statut d'État et son droit à exister. De plus, bien que la plupart des pays à majorité musulmane ne considèrent pas le Hamas comme une organisation terroriste, aucun autre gouvernement n'a soutenu aussi explicitement les militants islamistes depuis le 7 octobre, hormis le régime iranien.

Rôle de la Turquie La question qui se pose est la suivante : pourquoi ce changement de position ? Bien que la Turquie n'apporte pas de soutien militaire au Hamas, contrairement à l'Iran, le gouvernement et le parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP), ont accueilli des hauts responsables du Hamas sur le sol turc depuis des années. Pendant les "printemps arabes", soutenus par Erdogan, un bureau de l'organisation a été ouvert à Istanbul, et Ankara aurait accordé la nationalité turque à une douzaine de ses membres. Cependant, il semble que ni Israël ni le Hamas ne fassent confiance aux services de médiation turcs, préférant entretenir leurs canaux de négociation avec le Qatar et l'Égypte.




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