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L'ACTUALITÉ DEPUIS 1929

Guinée, les quartiers de Conakry en feu : la manifestation de l'opposition tourne au drame.

Certains quartiers de la banlieue de Conakry comme Kagbélen, Sonfonia, Cosa et Bambéto ont été le théâtre d'affrontements entre jeunes et forces de sécurité, jeudi 16 février.


Des heurts ont éclaté le 16 février dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry, en Guinée, entre manifestants et forces de l'ordre. Le Front national de défense de la Constitution (FNDC), collectif d'opposition officiellement dissout par les autorités guinéennes, avait appelé à manifester malgré l'interdiction de tout rassemblement par le pouvoir militaire. La manifestation visait à réclamer la libération de leaders détenus, la gestion transparente de la transition, un dialogue inclusif inter-guinéen et un retour à l'ordre constitutionnel. Malgré les barricades érigées par les jeunes dans les quartiers de Kagbélen, Sonfonia, Cosa et Bambéto, les forces de l'ordre ont empêché les manifestants de se rassembler à la Tanerie, point de départ de la marche, en faisant usage de gaz lacrymogènes. Des coups de feu ont été entendus et deux jeunes, Ibrahima Diallo et Abdul Karim Bah, sont morts dans ces échauffourées.


Pendant les affrontements, les journalistes présents pour couvrir la manifestation ont été molestés et injuriés par des militaires réquisitionnés pour prêter main forte aux forces de sécurité. Le FNDC déplore 58 blessés et une cinquantaine d'arrestations. Les quartiers de la banlieue de Conakry, qui ont toujours été le théâtre de toutes les contestations sous les différents régimes qui se sont succédé en Guinée depuis la fin des années 1990, sont devenus le symbole de la lutte pour le retour à l'ordre constitutionnel.


Les autorités guinéennes ont réquisitionné l'armée pour ramener le calme. Cette escalade de violence rappelle la situation qui a prévalu lors de la dernière élection présidentielle, remportée par Alpha Condé. Depuis, les manifestations ont été interdites et les opposants ont été réprimés. Cette nouvelle vague de violence laisse craindre une nouvelle période de troubles dans un pays qui peine à sortir de l'instabilité politique.

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