Henry Alfred Kissinger, une figure emblématique de la diplomatie américaine, s'est éteint mercredi 29 novembre à l'âge de 100 ans dans sa résidence du Connecticut. Ayant occupé des postes clés au sein des États-Unis de 1968 à 1977, notamment en tant que secrétaire d’État sous la présidence de Richard Nixon, cet émigrant juif allemand est reconnu pour sa pratique de la diplomatie secrète dans des contextes complexes tels que le Vietnam et le Proche-Orient.
Un homme aux surnoms multiples et évocateurs
Surnommé successivement « Docteur Folamour », « Metternich de Nixon », ou encore le « Cyclone du Proche-Orient », Henry Kissinger, également appelé « Dear Henry » par affection ou par ironie, a marqué son époque par une personnalité hors norme et un pouvoir considérable ayant influencé la marche du monde. Sa disparition a été confirmée par son cabinet de conseil.
Parcours exceptionnel d'un homme de pouvoir
La vie de Kissinger illustre la réussite exceptionnelle d'un universitaire devenu acteur majeur sur la scène internationale. Entre pragmatisme et charisme, brutalité et habileté, il a façonné la Realpolitik américaine et promu la politique de « détente » avec l’URSS, privilégiant la stabilité mondiale au détriment parfois de la démocratie et des droits de l’homme. Son parcours reflète la mobilité sociale aux États-Unis, où un émigrant juif allemand, initialement sans ressources, a atteint les plus hautes sphères du pouvoir pour devenir le diplomate le plus renommé au monde.
Une enfance marquée par l'antisémitisme nazi et l'immigration
Né Heinz Alfred Kissinger le 27 mai 1923 à Fürth, près de Nuremberg, il était le premier fils d'une famille juive stricte. Sa bar-mitsva, célébrée au cœur de la montée de l'antisémitisme nazi, a laissé des souvenirs poignants. En 1938, sa famille émigre aux États-Unis, s'installant dans un quartier juif de New York. Henry, alors Heinz, fréquente l'école tout en travaillant comme garçon de courses pour contribuer financièrement à la famille.