La complexité de la mosaïque ethnique malgache a récemment été mise en lumière, révélant des tensions sous-jacentes sur ce qui définit le "vrai" Malgache. Madagascar, riche de son héritage multiculturel, semble pourtant être en proie à des débats sur la légitimité ethnique et l'authenticité.
Le Dr Denis Alexandre Lahiniriko, historien, déplore la vision étroite de l'identité malgache, fruit d'un nationalisme primaire amplifié par des politiques coloniales divisives. L'image du Malgache "typique", façonnée par des préjugés culturels, a entravé la reconnaissance et l'appréciation de la diversité du pays.
Des témoignages poignants, comme celui de Salif Abdallah ou d'Alia Rémi Corneille, mettent en évidence la discrimination basée sur l'apparence physique. Cette dernière, étudiante à l'époque, a été prise pour une étrangère en raison de sa peau claire, ce qui a influencé le prix de son billet d'entrée dans un parc. Anne Marie Longchamp, couronnée Miss Madagascar, n'a pas non plus échappé à cette stigmatisation, critiquée pour ne pas correspondre à l'idéal malgache traditionnel.
Cependant, il y a eu des moments d'unité et de fierté nationale, comme lors de la Coupe d'Afrique des Nations en 2019, où des joueurs de diverses origines ont été célébrés. Malheureusement, cette euphorie fut éphémère et les joueurs ont été critiqués dès que leur performance a décliné.
Alex Randriamahefa, doctorant en histoire, pointe un mythe malgache qui brouille les perceptions de l'identité. L'illusion du "fihavanana", une devise de fraternité et de solidarité, est souvent invoquée, mais sa signification profonde est souvent éclipsée par des intérêts égoïstes et des agendas cachés.
En conclusion, Madagascar, ce joyau de diversité, semble en lutte avec son propre reflet. La reconnaissance de sa richesse ethnique et la célébration de sa diversité sont essentielles pour forger une identité nationale unifiée et inclusive.