Le journaliste Ihsane El Kadi, considéré comme proche de l'opposition en Algérie, risque une peine de cinq ans de prison ferme suite à des accusations de réception d'argent de l'étranger, avec le verdict prévu pour le dimanche 2 avril.
Le procès d'El Kadi Ihsane, patron de l'agence Interface Média et connu pour ses positions critiques envers le pouvoir, s'est tenu dimanche 26 mars en Algérie. Le procureur de la République a requis une peine de cinq ans de prison ferme ainsi que la confiscation des biens et fonds du journaliste. El Kadi Ihsane est notamment accusé de « collecte de fonds sans autorisation » et de « réception de fonds depuis l’étranger pour commettre des actes contre la sécurité de l’État ». Pour protester contre les « violations juridiques » de l'affaire, le journaliste et ses avocats ont gardé le silence durant le procès. Une pétition lancée par Reporters sans frontières pour demander la libération d'El Kadi Ihsane a recueilli plus de 10 000 signatures.
Les autorités algériennes estiment qu'El Kadi Ihsane agissait d'une manière illégale et recevait de l'argent de l'étranger pour faire « de la propagande politique ». Le journaliste est en détention depuis fin décembre 2022, tandis que le verdict est attendu pour le dimanche 2 avril. Selon la défense, les conditions d'un procès équitable ne sont pas réunies, à commencer par l'arrestation d'El Kadi Ihsane, son maintien en détention provisoire et la mise sous scellés du siège d'Interface Médias à Alger. Cette affaire a suscité l'inquiétude des défenseurs de la liberté de la presse, qui dénoncent une nouvelle atteinte à la liberté d'expression en Algérie.