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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

IRSA : le taux d’imposition de 25 % ne concernera que les salaires dépassant 4 millions d’ariary

L’impôt sur le revenu salarial et assimilé (IRSA) fera l’objet d’un ajustement à partir de 2026, selon les dispositions prévues dans le projet de loi de finances initiale (PLFI). Le gouvernement malgache a confirmé que le taux de 25 % ne s’appliquera qu’aux revenus mensuels supérieurs à 4 millions d’ariary. Les autres tranches resteront inchangées, maintenant la progressivité actuelle du système fiscal sur les salaires. Ce changement, bien que ciblé, marque une évolution notable dans la structure de l’imposition des revenus à Madagascar.

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Une réforme ciblée sur les hauts revenus

Le projet de loi de finances initiale pour l’année 2026 introduit une nouvelle étape dans la fiscalité sur les salaires, en instaurant une différenciation plus nette entre les tranches de revenus. Jusqu’ici, le taux maximal d’imposition sur le revenu salarial s’établissait à 20 %, applicable à la tranche la plus élevée des salaires. Désormais, une nouvelle tranche à 25 % sera créée, mais uniquement pour les rémunérations dépassant le seuil de 4 millions d’ariary par mois.

Cette mesure a pour objectif de rendre le système fiscal plus équitable tout en augmentant la contribution des revenus les plus élevés au budget national. Selon les dispositions détaillées du PLFI 2026, les tranches inférieures resteront inchangées, afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages percevant des revenus moyens ou modestes.

La grille progressive de l’IRSA demeurera donc structurée comme suit :

  • 0 % d’IRSA pour les salaires inférieurs ou égaux à 350 000 ariary ;

  • 5 % pour la tranche de 350 001 à 400 000 ariary ;

  • 10 % pour la tranche de 400 001 à 500 000 ariary ;

  • 15 % pour les salaires compris entre 500 001 et 600 000 ariary ;

  • 20 % pour les salaires de 600 001 à 4 000 000 ariary ;

  • et enfin, 25 % pour les salaires supérieurs à 4 000 000 ariary.

Ainsi, la modification annoncée ne concerne qu’une faible proportion des salariés, ceux dont les revenus dépassent largement la moyenne nationale. Les autres travailleurs continueront d’être imposés selon les taux existants, sans hausse ni révision des seuils intermédiaires.

Une stabilité maintenue pour la majorité des contribuables

Le maintien des taux d’imposition actuels pour les tranches inférieures apparaît comme un signe de continuité dans la politique fiscale du gouvernement. Depuis plusieurs années, l’État cherche à concilier l’élargissement de l’assiette fiscale avec la protection des bas revenus. Le choix de ne pas modifier les taux allant de 0 à 20 % traduit la volonté de préserver la stabilité pour la majorité des salariés malgaches.

En effet, la grande majorité des travailleurs du secteur formel perçoivent des rémunérations situées en dessous du seuil de 4 millions d’ariary. Pour ces catégories, aucune hausse de l’IRSA n’est prévue dans le cadre du PLFI 2026. Les salariés gagnant moins de 350 000 ariary resteront totalement exonérés d’impôt, ce qui constitue une mesure de justice sociale importante.

Le barème conservé entre 0 % et 20 % maintient ainsi la progressivité du système fiscal, en répartissant la charge selon les capacités contributives de chacun. Pour les salaires modestes et moyens, cette stabilité permet également d’éviter une perte de pouvoir d’achat dans un contexte économique où le coût de la vie continue d’évoluer.

Cette approche prudente vise à garantir un équilibre entre les impératifs budgétaires de l’État et la protection des revenus des ménages. En réservant la hausse à une minorité de contribuables, le gouvernement cherche à renforcer la progressivité de l’impôt sans alourdir la charge fiscale sur la majorité de la population active.

Le nouveau seuil de 4 millions d’ariary : une mesure symbolique et structurelle

Le choix du seuil de 4 millions d’ariary pour l’application du taux maximal de 25 % n’est pas anodin. Il s’agit d’un niveau de revenu qui dépasse largement la moyenne salariale nationale. En fixant cette limite, les autorités fiscales entendent cibler les rémunérations considérées comme élevées dans le contexte malgache, tout en préservant les salariés dont les revenus restent dans la moyenne.

Cette nouvelle tranche traduit une volonté de justice fiscale et de redistribution. Elle s’inscrit dans une logique de renforcement de la contribution des hauts revenus à l’effort collectif. Ce principe repose sur l’idée que les ménages percevant des revenus plus importants disposent d’une capacité contributive supérieure et peuvent donc participer davantage au financement des politiques publiques.

Dans le détail, la mesure ne modifie pas la structure générale de l’imposition, mais introduit une distinction supplémentaire au sommet de l’échelle. Jusqu’à présent, tous les revenus supérieurs à 600 000 ariary étaient soumis à un taux de 20 %. Désormais, un salarié gagnant par exemple 5 millions d’ariary par mois verra la partie de son salaire dépassant les 4 millions imposée à 25 %.

Cette précision permet de maintenir la progressivité du système, en évitant une rupture brutale entre les tranches. L’IRSA restera calculé selon le principe de tranches cumulatives, garantissant que chaque portion de revenu soit taxée selon le taux correspondant à sa catégorie. Ce mécanisme préserve la logique d’équité horizontale et verticale qui caractérise la fiscalité sur les revenus du travail.

Un ajustement inscrit dans une stratégie de modernisation fiscale

L’introduction d’un taux supplémentaire à 25 % s’inscrit dans un cadre plus large de modernisation du système fiscal malgache. Depuis plusieurs années, le gouvernement cherche à renforcer la mobilisation des ressources internes pour financer les priorités nationales. Dans ce contexte, la révision des taux de l’IRSA constitue un levier de plus pour optimiser les recettes publiques sans affecter les catégories les plus vulnérables.

Le projet de loi de finances initiale pour 2026 vise à adapter la fiscalité à la réalité économique du pays. La création de cette nouvelle tranche répond à plusieurs objectifs : améliorer la justice fiscale, accroître la contribution des hauts revenus et renforcer la progressivité du barème. En parallèle, l’État maintient son engagement à soutenir les bas salaires à travers des exonérations et des seuils adaptés.

Cette réforme marque également une étape vers une fiscalité plus conforme aux standards internationaux, où les systèmes progressifs sont privilégiés pour réduire les inégalités et assurer une meilleure redistribution des richesses. Dans le cas malgache, le taux de 25 % reste modéré comparé à ceux pratiqués dans d’autres économies, ce qui permet de préserver l’attractivité du marché du travail pour les cadres et les investisseurs.

La mise en œuvre de cette mesure dépendra toutefois de l’adoption du PLFI 2026 par les instances législatives. Si elle est validée, elle entrera en vigueur à partir de l’année fiscale 2026, modifiant ainsi les modalités de calcul de l’IRSA pour les contribuables concernés. L’administration fiscale devra alors adapter ses outils de gestion et de recouvrement à cette nouvelle structure.

Conséquences attendues sur les recettes et la justice fiscale

L’instauration du taux de 25 % pour les salaires dépassant 4 millions d’ariary devrait avoir un double effet sur l’économie nationale. D’une part, elle permettra à l’État d’accroître ses recettes fiscales en ciblant une catégorie de contribuables à haut revenu. D’autre part, elle renforcera le caractère progressif du système, en assurant une meilleure répartition de l’effort fiscal.

L’impact budgétaire attendu repose sur le principe selon lequel la création d’une tranche supplémentaire génère des recettes additionnelles sans augmenter la pression sur les revenus moyens et faibles. Les salariés concernés par le nouveau taux représentent une minorité, mais leurs contributions cumulées devraient avoir un effet positif sur les finances publiques.

En matière d’équité, cette évolution consolide le principe de solidarité fiscale. Les hauts revenus participeront davantage au financement des infrastructures, des services publics et des programmes sociaux. Ce renforcement de la progressivité est perçu comme un moyen d’améliorer la cohésion sociale et de réduire les écarts économiques.

Le maintien de l’exonération pour les revenus inférieurs à 350 000 ariary reste, par ailleurs, un élément central de la politique fiscale sociale. Il permet de protéger les travailleurs aux salaires modestes et de limiter les effets de l’inflation sur leur niveau de vie. Cette tranche à 0 % constitue un filet de sécurité pour les ménages les plus vulnérables, qui ne sont pas en mesure de supporter une charge fiscale supplémentaire.

En somme, la réforme de l’IRSA à travers le PLFI 2026 combine deux orientations complémentaires : la consolidation budgétaire et la justice sociale. En augmentant légèrement la contribution des hauts revenus tout en préservant les bas salaires, le gouvernement cherche à bâtir un système plus équilibré et durable.

Vers une évolution graduelle du système d’imposition des revenus

La mise en place du taux de 25 % pour la tranche supérieure pourrait marquer le début d’une série d’ajustements graduels dans le cadre de la réforme fiscale malgache. Le gouvernement semble privilégier une approche progressive, fondée sur la stabilité et l’adaptation aux réalités économiques. L’objectif n’est pas de bouleverser l’architecture existante, mais de l’affiner pour en renforcer la cohérence et l’efficacité.

Dans cette perspective, la fiscalité sur les salaires reste un pilier essentiel des recettes publiques. L’IRSA constitue une source importante de financement pour l’État, mais également un instrument de régulation économique et sociale. En ajustant les taux et les seuils, les autorités cherchent à répondre à un double impératif : soutenir le pouvoir d’achat et assurer une mobilisation accrue des ressources nationales.

Le maintien des tranches intermédiaires est un signal de stabilité adressé aux contribuables et aux entreprises. Il témoigne de la volonté de ne pas fragiliser le climat économique tout en renforçant la transparence du système fiscal. En ciblant uniquement les hauts revenus, le PLFI 2026 illustre une démarche mesurée, en phase avec les capacités contributives réelles des différentes catégories de salariés.

À moyen terme, cette évolution pourrait servir de base à une refonte plus large du cadre fiscal, intégrant d’autres formes de revenus. La progressivité renforcée de l’IRSA ouvre la voie à une réflexion sur la cohérence entre fiscalité salariale, impôts sur les bénéfices et taxes indirectes. Cette dynamique vise à bâtir un modèle plus équitable et plus adapté aux objectifs de développement du pays.

Conclusion : un équilibre entre justice et efficacité fiscale

La décision d’appliquer un taux d’IRSA de 25 % aux salaires supérieurs à 4 millions d’ariary à partir de 2026 s’inscrit dans une logique de modernisation et de justice fiscale. Le projet de loi de finances initiale conserve la structure actuelle des tranches pour la majorité des contribuables, garantissant ainsi la stabilité du système tout en introduisant une mesure ciblée sur les hauts revenus.

En préservant les taux de 0 % à 20 % pour les revenus modestes et moyens, le gouvernement affirme sa volonté de protéger le pouvoir d’achat et d’éviter une pression fiscale excessive sur les ménages les plus vulnérables. La création de la tranche à 25 % symbolise, quant à elle, une volonté d’équité et de responsabilité, où chacun contribue selon ses moyens.

Cette réforme, bien qu’elle ne bouleverse pas le paysage fiscal, représente une étape importante dans l’évolution de la politique d’imposition sur les salaires. Elle reflète un choix d’équilibre entre la recherche de recettes supplémentaires et la préservation de la justice sociale, deux impératifs au cœur des politiques publiques contemporaines.

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