Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat, appelle à une approche équilibrée entre répression et prévention pour assurer la sécurité, soulignant l'importance de s'attaquer aux causes profondes de la violence juvénile.
Un appel à l’autorité
Le Premier ministre a récemment appelé à un « sursaut d’autorité » face à la violence juvénile, en écho aux propos du président de la République qui attribue les émeutes de l’été 2023 à des enfants échappant à l’autorité parentale. Tous deux critiquent des parents jugés démissionnaires et dénoncent une « culture de l’excuse ». Cette rhétorique sur la violence des jeunes n'est pas nouvelle, mais elle occulte souvent les causes sous-jacentes de cette violence.
Une violence ancestrale
Historiquement, la société a toujours été confrontée à des groupes de jeunes violents : les Apaches, les blousons noirs, et plus récemment, les sauvageons. Cette violence juvénile, bien que naturelle et indéniable, a pris de l'ampleur depuis les années 1980. Toutefois, elle ne doit pas servir de prétexte pour ignorer les problèmes sociaux profonds qui demeurent sans réponse.
Un plan gouvernemental critiqué
Jean-Pierre Rosenczveig critique le plan avancé par le gouvernement, qu’il qualifie d'improvisé et d’activiste. Selon lui, ce plan, centré sur l’autorité, ne répond pas aux véritables enjeux de l’insécurité. Il insiste sur la nécessité d’une approche équilibrée qui combine répression et prévention, soulignant que la répression seule ne peut pas garantir une sécurité durable.
S’attaquer aux causes profondes
Pour Rosenczveig, il est crucial de s'attaquer aux causes profondes de la violence juvénile pour éviter de nouvelles vagues de violence. Cela implique de traiter des problématiques sociales telles que la pauvreté, le manque d'accès à l'éducation et les fractures familiales. Assurer la sécurité ne consiste pas uniquement à juguler les jeunes violents, mais aussi à créer un environnement où les causes de la violence sont traitées à la racine.
La répression et ses limites
Le magistrat reconnaît que la répression est nécessaire pour contenir les jeunes déjà engagés dans des comportements violents. Cependant, il avertit que la répression seule est insuffisante et peut même être contre-productive si elle n'est pas accompagnée de mesures préventives. Il appelle à une réflexion plus approfondie sur les politiques de sécurité qui incluent la prévention et le soutien aux familles.
Une approche globale
Rosenczveig plaide pour une approche globale qui englobe la prévention, l'éducation et le soutien aux familles en difficulté. Il souligne que les jeunes violents sont souvent issus de milieux défavorisés où ils manquent de soutien et d'encadrement. En investissant dans des programmes sociaux et éducatifs, il est possible de prévenir la violence avant qu’elle ne se manifeste.
L’importance de la prévention
La prévention est au cœur de l’approche préconisée par Rosenczveig. Il appelle à des politiques qui renforcent les structures familiales, améliorent l'accès à l'éducation et offrent des opportunités aux jeunes des quartiers défavorisés. Ces mesures peuvent réduire les facteurs de risque associés à la violence juvénile et créer des conditions propices à une société plus sûre et plus équitable.
Les défis à relever
Le magistrat reconnaît que la mise en œuvre de ces politiques nécessite des ressources et une volonté politique soutenue. Il appelle les responsables politiques à dépasser les mesures répressives à court terme et à s’engager dans des réformes structurelles qui adressent les racines de la violence. Cela inclut une meilleure coordination entre les services sociaux, éducatifs et judiciaires pour offrir un soutien complet aux familles et aux jeunes à risque.
Vers une sécurité durable
Pour Jean-Pierre Rosenczveig, la sécurité durable ne peut être atteinte sans une compréhension approfondie des causes de la violence. Il insiste sur la nécessité d'une approche équilibrée qui combine répression et prévention, soulignant que l’une ne peut fonctionner efficacement sans l’autre. Assurer la sécurité exige de juguler les jeunes violents, mais aussi de s’attaquer aux causes profondes de cette violence pour créer une société plus stable et pacifique.
Un appel à l’action
Rosenczveig conclut en appelant à une réflexion collective et à l’action concertée pour aborder les problèmes de sécurité de manière holistique. Les solutions durables nécessitent des politiques qui vont au-delà de la répression et qui s’attaquent aux inégalités et aux problèmes sociaux à la source. Seule une approche globale et équilibrée peut permettre de construire une société où la sécurité est assurée pour tous.
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