L'arrêt des derniers réacteurs nucléaires en Allemagne, après plus de 20 ans de désengagement politique volontaire, marque l'aboutissement de la transition énergétique vers les renouvelables pour atteindre la neutralité carbone en 2045, mais le recours au gaz et au charbon pourrait compromettre les ambitions climatiques de Berlin.
L'Allemagne a achevé sa transition énergétique en arrêtant ses trois derniers réacteurs nucléaires en activité, mettant fin à une période de plus de 60 ans de production d'électricité à partir de l'énergie atomique. Ce désengagement progressif de l'énergie nucléaire a commencé en 2001 et s'est accéléré en 2011 à la suite de la catastrophe de Fukushima. La fermeture des derniers réacteurs respecte la feuille de route initiale à quelques mois près et permet de donner la priorité aux énergies renouvelables pour atteindre la neutralité carbone en 2045.
L'Allemagne a réduit sa dépendance au nucléaire, qui ne représente plus que 6% de la production électrique, tandis que les énergies renouvelables ont atteint 46% en 2022. Cependant, la production électrique à partir de charbon est encore importante, représentant près d'un tiers de la production, et a augmenté ces dernières années. La France a exprimé ses préoccupations quant à cette situation, car cela va à l'encontre des objectifs climatiques européens.
L'Allemagne souhaite sortir du charbon d'ici 2030, mais la baisse de production est jugée trop lente par les experts. Pour y parvenir, le pays prévoit d'ouvrir de nouvelles centrales au gaz, ce qui soulève des inquiétudes quant à la persistance des énergies fossiles dans le mix énergétique. Le pays devra également améliorer ses réseaux de distribution d'électricité pour atteindre ses objectifs en matière d'énergies renouvelables, mais une loi sur l'expansion du réseau doit entrer en vigueur cette année. Le chancelier Olaf Scholz souhaite accélérer le développement des énergies renouvelables en installant jusqu'à cinq éoliennes par jour.
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