Dans l'histoire mouvementée de Gaza, l'ombre d'Alexandre le Grand semble résonner, rappelant une tragédie d'une ampleur aujourd'hui comparable à celle que vit cette région, évoque notre chroniqueur Jean-Pierre Filiu.
L'oasis de Gaza a longtemps prospéré et rayonné grâce à sa position stratégique en tant que point de convergence commercial entre le Levant et l'Égypte, tout en servant de porte d'entrée méditerranéenne pour les caravanes venues de la péninsule Arabique. Cependant, les événements historiques ont transformé cet endroit.
Après la fondation d'Israël en 1948, ce carrefour a été réduit à une "bande de Gaza" de 360 kilomètres carrés, délimitée au nord et à l'est par les lignes du cessez-le-feu israélo-égyptien, et au sud par une frontière établie dès 1906 entre la Palestine ottomane et l'Égypte sous occupation britannique.
Ainsi, ce lieu crucial s'est transformé en une enclave où environ deux cent mille réfugiés palestiniens, expulsés de leurs foyers à la création d'Israël, ont afflué, submergeant les quatre-vingt mille habitants locaux. L'immensité du désert égyptien du Sinaï a contraint ces réfugiés à rester sur place, accentuant les enjeux humanitaires et les défis socio-économiques auxquels la population de Gaza est confrontée.
L'héritage d'une région convoitée
Le destin de Gaza, de carrefour commercial prospère à enclave sous tension, illustre l'évolution complexe de cette région à travers les âges. Si jadis elle était reconnue pour sa vitalité économique et sa position géopolitique, elle est aujourd'hui devenue le foyer de conflits et de crises humanitaires, résultant des bouleversements historiques et des conflits internationaux.
La densité démographique, la pression sur les ressources et les défis socio-économiques continuent de peser lourdement sur cette bande de terre, témoignant de l'impact durable des événements historiques sur la vie quotidienne des habitants de Gaza.