À Madagascar, l'employabilité reste un défi majeur pour les jeunes diplômés qui cherchent souvent à intégrer la fonction publique, tandis que d'autres se tournent vers les sociétés offshores telles que les call-centers.
Feno, un jeune diplômé de 25 ans, est à la recherche d'un emploi, comme de nombreux autres jeunes qui déposent régulièrement des candidatures pour trouver un poste dans une entreprise de la Capitale. Natacha Herisoalalao Letourneau, Secrétaire général du FIVMPAMA, affirme que les offres d'emploi ne manquent pas, mais que de nombreux jeunes diplômés ne sont pas employables, car ils manquent d'expérience professionnelle et demandent des salaires élevés sans avoir une connaissance suffisante du monde du travail.
Natacha Herisoalalao Letourneau souligne un décalage entre l'enseignement et les entreprises, où la première se concentre sur l'approche par la connaissance, tandis que la seconde privilégie celle par la compétence. Elle recommande donc de mettre en place une approche par compétence dans toutes les formations, en adoptant une formation en alternance comme cela se fait dans de nombreux pays, y compris Madagascar. Cette approche permettrait une meilleure intégration des étudiants dans le monde professionnel. Le secteur privé appelle également à prendre en compte le problème de la "basse éducation", où de nombreux enfants abandonnent l'école en raison de la malnutrition.
En 2030, Madagascar sera composé de 60% de jeunes de moins de 25 ans, dont seulement 18% atteindront l'enseignement supérieur, selon les projections démographiques. La plupart de ces diplômés deviendront des fonctionnaires ou partiront à l'étranger, laissant peu de personnes compétentes pour répondre à la demande d'emploi. Cette situation est similaire à celle du pays actuellement et représente un défi majeur pour l'État malgache et le secteur privé.