Pyongyang dénonce les intrusions aériennes et les menaces nucléaires américaines, craignant une escalade préjudiciable à la paix.
Dans une déclaration fracassante relayée par l'agence de presse officielle KCNA, la Corée du Nord a vivement accusé les États-Unis d'avoir violé son espace aérien lors de vols de reconnaissance et a mis en garde contre le possible abattage de ces aéronefs à l'avenir, malgré sa retenue actuelle.
Un porte-parole anonyme du ministère nord-coréen de la Défense a dénoncé les actions militaires provocatrices de Washington, qu'il qualifie de dangereux catalyseurs pour un conflit nucléaire imminent dans la péninsule coréenne. En outre, les États-Unis ont accentué les tensions en déployant un sous-marin à propulsion nucléaire dans la région, renforçant ainsi le sentiment d'hostilité, selon la KCNA. « Nous ne pouvons garantir qu'un accident choquant ne se produise pas, impliquant l'abattage d'un avion de reconnaissance stratégique de l'aviation américaine au large de nos côtes orientales », a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, cité par la KCNA.
La Corée du Nord a régulièrement protesté contre les vols de reconnaissance américains près de sa péninsule. Le communiqué souligne que le pays a précédemment abattu ou intercepté des aéronefs américains près de ses îles ou à la frontière sud. Pour l'instant, aucune réaction n'a été obtenue auprès du commandement de l'armée américaine en Corée du Sud. Dans une diatribe virulente, la KCNA a qualifié la décision américaine d'envoyer des actifs nucléaires dans la péninsule coréenne de « chantage nucléaire à peine dissimulé », constituant ainsi une menace sérieuse pour la paix, non seulement pour la Corée du Nord, mais aussi pour les pays de la région. « L'occurrence ou non de cette situation extrême, que personne ne souhaite, dépendra des actions futures des États-Unis […]. Ils en seront entièrement responsables », a-t-elle ajouté.
Le mois dernier, la Corée du Sud a annoncé l'arrivée d'un sous-marin américain à propulsion nucléaire, capable de lancer des missiles balistiques, dans le port de Busan. Le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Suk-yeol ont convenu fin avril de renforcer la coopération entre leurs deux pays pour dissuader Pyongyang de toute escalade.