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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

La course électorale : entre commandements religieux et obligations civiques


Il est clair que la saison électorale commence avec plus de tension et de drame que la plupart des télé-novelas diffusées en heure de grande écoute. Le mardi 10 octobre marquait le début de 30 jours de campagne intense, et déjà, le climat semble chargé d'incertitudes et de controverses.


Cette période critique de propagande se terminera 24 heures avant le jour du vote, ce qui, en théorie, devrait permettre une réflexion paisible avant de prendre une décision. La loi est claire à ce sujet : aucune activité de propagande après cette période. Mais les règles écrites peuvent-elles vraiment gouverner les passions humaines, en particulier dans le tumulte des ambitions politiques?


La campagne électorale est censée être encadrée par des principes fondamentaux, notamment le respect de l'unité nationale, la neutralité de l'administration, la transparence financière et la préservation de l'ordre public. Ces principes, évoquant l'intégrité et la justice, semblent alignés sur les préceptes religieux. Mais peut-on vraiment attendre des candidats qu'ils les suivent à la lettre?


La juxtaposition des "dix commandements" religieux avec les obligations politiques offre un prisme fascinant sur la nature conflictuelle de la politique. Alors que les commandements exhortent au respect, à l'intégrité et à l'honneur, la réalité politique semble souvent dépeindre une image différente.


L'accusation selon laquelle certains candidats pourraient se livrer à des pratiques non chrétiennes, comme consulter des "Dadarabe", met en lumière la dualité des convictions personnelles face aux ambitions politiques. Et que dire de ces candidats qui, selon les rumeurs, seraient prêts à "vendre père et mère" pour quelques votes supplémentaires? La ligne entre l'intégrité personnelle et l'opportunisme politique semble, dans certains cas, dangereusement floue.


Les commandements "Tu ne tueras pas" ou "Tu ne voleras pas" résonnent particulièrement fort dans ce contexte. Les violences électorales passées, comme celle de 2002, hantent encore la mémoire collective. Les accusations de fraude et d'irrégularités électorales ne sont pas rares. Et pourtant, dans cet environnement, chaque candidat aspire à occuper la prestigieuse maison présidentielle, avec la perspective d'une position de pouvoir et de prestige.


L'adéquation entre ces deux sets de principes, religieux et civils, est un débat en soi. Les candidats peuvent-ils vraiment respecter les dix commandements tout en naviguant dans le monde tumultueux de la politique? Le respect des principes fondamentaux énoncés par la loi organique de 2018 semble déjà un défi. De plus, rien ne garantit que tous les candidats honorent leur engagement écrit de respecter toutes les dispositions de la Constitution.


Alors, face à cette complexité, où doit se situer le débat politique? Sur la sincérité des candidats ou sur leur capacité à naviguer dans les eaux troubles de la politique tout en restant fidèles à leurs convictions? Cette campagne électorale promet d'être riche en réflexions, débats et controverses. Après tout, comme le dit l'adage : en politique, comme dans la religion, les paroles et promesses n’engagent souvent que ceux qui les écoutent.

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