Face à une inflation galopante des produits alimentaires et à une crise autour de la tomate, le gouvernement indien met un frein aux exportations de certaines denrées. L'année dernière, sous la houlette du Premier Ministre Narendra Modi, l'Inde proclamait fièrement sa capacité à nourrir le monde. Aujourd'hui, le tableau est bien différent. Pour contrecarrer une inflation croissante des produits alimentaires, le pays limite désormais les exportations de riz et d'oignons, le tout dans le contexte tendu des prochaines élections générales.
Retour des tomates sur le marché
Les étals du marché de gros d’Okhla à New Delhi, autrefois débordants de tomates écarlates, ont connu une pénurie notable. Ce matin, un renouveau s'annonce. Les camions en provenance d'Ahmedabad, Bangalore ou Nashik déchargent de nouvelles cargaisons de tomates. Pappu Singh, un marchand de longue date, exprime sa joie face à cette nouvelle livraison.
La mousson de juillet et ses pluies diluviennes, conjuguées à des invasions de nuisibles, ont causé la perte de récoltes majeures. Les inondations ont par ailleurs entravé le transport de ce fruit essentiel à la cuisine indienne. Les conséquences économiques n'ont pas tardé : une inflation fulgurante de 700% du prix de la tomate.
Un symptôme d'une crise plus large
Mais au-delà des prix, la "crise de la tomate" a eu d'autres répercussions. Face à une rareté soudaine, les vols de tomates se sont multipliés, touchant tant les exploitations agricoles que les camions de transport. Dans le Karnataka, les pertes dues à ces vols se comptent en milliers d'euros pour certains agriculteurs.
Alors que les nouvelles récoltes étaient attendues, des agriculteurs de diverses régions, et notamment du Karnataka, ont pris des mesures drastiques pour protéger leurs cultures. Les effets combinés de phénomènes climatiques, d'invasions de nuisibles et de la criminalité ont fait de la tomate un symbole de la volatilité économique que connaît actuellement l'Inde.
Face à cette situation et à l'approche des élections, le gouvernement cherche des solutions pour stabiliser le marché et rassurer la population. Restreindre les exportations n'est qu'une des mesures prises, et les mois à venir détermineront si ces efforts porteront leurs fruits.