Face à l'état lamentable des routes menant à Foulpointe, l'espoir de voir le tourisme local devenir un pilier économique pour Madagascar semble s'évanouir.
Naviguer sur la route de Tamatave à Foulpointe, dans l'Est de Madagascar, est une véritable épreuve de tout-terrain. Les images partagées sur les réseaux sociaux dépeignent un tableau peu reluisant : nids-de-poule, boue et sections parfois inondées, un parcours qui semble défier toute tentative de développement touristique dans cette région. Cette situation est symptomatique des défis auxquels le secteur du tourisme, crucial mais souvent sous-estimé, doit faire face sur l'île.
Tourisme en berne et infrastructures défaillantes
Durant la période post-Covid, le tourisme à Madagascar, bien que ne générant pas de devises étrangères significatives selon certains experts, a contribué à "sauver les meubles" économiquement. Pourtant, la route vers Foulpointe, une destination prisée pour sa beauté naturelle et ses plages, reste en piètre état. Ce contraste saisissant entre potentiel touristique et réalité infrastructurale soulève des questions quant à la priorisation des projets par les autorités locales.
Le désintérêt apparent pour ces infrastructures essentielles est criant. "On s'en fout, au niveau des responsables", déplore un internaute, illustrant le sentiment de négligence ressenti par ceux qui voient le potentiel inexploité de leur région. L'état de la route non seulement décourage le tourisme mais illustre également une gestion problématique des ressources et des priorités.
L'agriculture et les défis de cohabitation
Parallèlement, cette route est cruciale pour l'économie locale, surtout durant les périodes de récolte des cultures de rente où des milliards de Ariary circulent. Les routes, dans leur état actuel, ne sont pas seulement des obstacles pour les touristes mais aussi pour les locaux qui dépendent de ces voies pour le transport de marchandises et leur quotidien.
Plus loin, les routes nationales de Madagascar se transforment souvent en séchoirs à ciel ouvert pour les grains de riz, une pratique commune mais problématique. Les agriculteurs étendent leurs récoltes sur de longs segments de la route, forçant les véhicules à se confiner à une seule partie de la chaussée. Cette situation souligne non seulement des conflits d'utilisation mais aussi un manque flagrant de solutions alternatives proposées par les autorités pour accomoder à la fois les besoins des agriculteurs et ceux des usagers de la route.
Sécurité et solidarité en question
Les questions de sécurité et de solidarité sont également mises à rude épreuve. Les pratiques actuelles reflètent un manque de considération pour le bien-être commun et mettent en lumière une réalité où le "vivre-ensemble" semble conditionné par les intérêts de quelques privilégiés. Cette gestion des espaces publics montre une négligence des besoins et de la sécurité de la majorité.
Vers des solutions durables ?
Ce tableau sombre nécessite une réflexion urgente et des actions concrètes. Il est impératif de repenser la gestion des infrastructures et de valoriser le tourisme comme vecteur de développement économique. Investir dans des routes praticables toute l'année pourrait transformer radicalement le potentiel économique de régions comme Foulpointe, en stimulant le tourisme local et en facilitant les échanges économiques régionaux.
Les défis sont nombreux, mais la route de Foulpointe pourrait devenir un symbole de renaissance et de changement si une volonté politique claire se dessine. Pour Madagascar, il est temps de choisir la route du développement plutôt que celle de l'indifférence.
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