La militante iranienne Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, ne pourra pas recevoir son prix en personne. Elle est actuellement emprisonnée en Iran pour son activisme en faveur des droits des femmes. Pendant qu'elle est privée de liberté, son époux, Taghi Rahmani, s'est réfugié en France avec leurs jumeaux de 17 ans, continuant à défendre son message et son combat.
Dans l'appartement de Taghi Rahmani, à Paris, trône un meuble particulier, une bibliothèque renfermant les distinctions reçues par Narges Mohammadi pour son engagement courageux. Parmi celles-ci, des reconnaissances de Reporters sans frontières, de PEN International et de la ville allemande de Weimar. À côté, un portefeuille en cuir confectionné par Narges Mohammadi depuis la prison d'Evin, où elle tisse également des tissus qu'elle envoie à ses soutiens, symboles d'un lien constant avec l'extérieur.
Taghi Rahmani, marié depuis vingt-cinq ans à Narges Mohammadi, a dû quitter l'Iran en 2012 pour rejoindre la France, fuyant la répression du régime des mollahs. Malgré la distance, son engagement pour la cause de son épouse et pour les luttes de ses compatriotes reste indéfectible. Accompagné de leurs enfants Kiana et Ali, arrivés en France en 2015, il tente de conjurer la séparation et l'éloignements imposés par la répression.
En exil, le trio mène une double vie : celle d'une famille ordinaire avec un père s'occupant de ses adolescents, et celle d'un soutien acharné à la militante Narges Mohammadi. La santé fragile de cette dernière suscite des inquiétudes parmi ses proches.
Le prix Nobel de la paix, attribué à Narges Mohammadi, souligne son courage et son dévouement, mais également l'absence d'une mère et d'une épouse pour Taghi Rahmani et ses enfants. Ils continuent à lutter pour sa libération tout en maintenant vivant son héritage et son combat pour la paix et les droits fondamentaux en Iran.