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L'ACTUALITÉ DE LA GRANDE ÎLE DEPUIS 1929

La pêche française en eaux troubles : entre défis et survie


En première ligne face à un assortiment de défis qui mettent sa survie en jeu, la pêche française est confrontée à ce que beaucoup appellent une « crise industrielle ». Entre la hausse des dépenses, notamment le coût du carburant, la stagnation des revenus due aux prix de vente immobiles, et des obstacles structurels tels que le vieillissement des équipements et des professionnels, le secteur traverse une tempête parfaite. Cette situation est particulièrement ressentie en Bretagne, cœur battant de l'industrie halieutique française, qui voit passer près de la moitié des captures de poissons du pays.


Une lutte quotidienne pour la rentabilité

Au Guilvinec, dans le Finistère, les pêcheurs comme Mickaël Guiheneuf ressentent cette pression chaque jour. Après des heures en mer, ils reviennent au port, anxieux de savoir si les prises du jour couvriront les frais. Pour beaucoup, une sortie réussie nécessite de rapporter au moins 1 000 euros, un objectif de plus en plus insaisissable compte tenu des conditions actuelles. Même une bonne récolte ne garantit pas la stabilité dans un marché où le prix des captures comme le tacaud reste désespérément bas, alors que les dépenses opérationnelles continuent de grimper.


La réduction des effectifs : une solution précaire

Face à ces marges réduites, les équipages sont forcés de diminuer leurs coûts, souvent en réduisant le nombre de travailleurs à bord. Des bateaux conçus pour un équipage de quatre fonctionnent maintenant avec seulement deux personnes, augmentant les risques et la fatigue associée à un métier déjà périlleux. Cette réduction du personnel est une réponse directe à la crise, mais elle engendre de nouvelles inquiétudes concernant la sécurité et la santé mentale des pêcheurs.


Un cri d'alarme ignoré

Le désespoir des pêcheurs se fait sentir au-delà des quais. Ils estiment que leur lutte reste largement ignorée, mettant en péril non seulement leur gagne-pain, mais aussi une partie intégrante du patrimoine et de l'économie française. La mer, jadis considérée comme une promesse de subsistance, commence à ressembler à un gouffre d'incertitude pour ceux qui en dépendent. Ce sentiment d'abandon pousse les pêcheurs à s'interroger sur l'avenir de leur profession.


Naviguer vers des eaux plus sûres

La crise dans l'industrie de la pêche appelle à une action urgente à plusieurs niveaux. Il est impératif d'explorer des solutions pour stabiliser les coûts du carburant, offrir des voies de renouvellement de la flotte et fournir une formation pour attirer les jeunes générations. En parallèle, une réflexion est nécessaire pour assurer une valorisation équitable des produits de la mer, garantissant ainsi que la pêche reste une activité viable. Sans une intervention holistique, la « crise industrielle » redoutée pourrait bien devenir une réalité incontestable, marquant le déclin d'une industrie autrefois florissante.

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