La Russie monte d'un cran dans la tension nucléaire. Youri Borissov, le responsable de Roscosmos, l'agence spatiale russe, a confirmé le déploiement des missiles balistiques intercontinentaux Sarmat, équipés pour transporter une dizaine d'ogives nucléaires. Une annonce qui survient après que le président Vladimir Poutine avait évoqué en juin le prochain déploiement de ces engins.
Suspension du traité New Start
À la fin du mois de février, la Russie a franchi une étape significative dans la révision de ses engagements en matière de désarmement. Les deux chambres du Parlement ont approuvé la suspension du traité New Start de 2010, dernier pilier des accords de désarmement nucléaire entre la Russie et les États-Unis. Ce traité prévoyait la limitation des arsenaux nucléaires et la mise en place d'inspections mutuelles.
Tensions autour de l'Ukraine
Depuis le début de l'agression russe en Ukraine le 24 février 2022, Vladimir Poutine a régulièrement brandi la menace nucléaire. En mars 2023, il a fait savoir que Moscou envisageait le déploiement d'armes nucléaires "tactiques" en Biélorussie, créant des vagues d'inquiétude tant en Ukraine qu'en Occident. Le président russe a également placé plusieurs régions ukrainiennes, notamment Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijia, sous la "protection" nucléaire de Moscou. Cependant, il a également assuré que la Russie n'aurait pas besoin d'utiliser l'arme nucléaire.
Un outil de propagande?
L'utilisation de la menace nucléaire par Poutine semble s'inscrire dans une stratégie de communication visant à influencer les opinions occidentales. Comme l'a décrit l'historien et politologue Benjamin Hautecouverture, en déclenchant une guerre nucléaire, la Russie risque de s'isoler sur la scène internationale, ce qui irait à l'encontre de la plupart de ses objectifs stratégiques.
L'avenir dira si ces menaces seront mises à exécution ou si elles demeureront des instruments rhétoriques destinés à servir les ambitions géopolitiques de Moscou.
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